Forage par fraction hydraulique dans les TNO: la demande de ConocoPhillips est déclarée « incomplète »

(iStock)
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Dans les Territoires du Nord-Ouest, le Sahtu Land and Water Board (Trad. : le Conseil de supervision des terres et des eaux de Sahtu) exige d’obtenir des informations supplémentaires de la part de la société ConocoPhillips avant qu’elle puisse lancer son projet d’expansion de la zone de forages exploratoires.

Ces informations demandées serviront à déterminer si la pétrolière devra ou non soumettre une autre demande d’analyse de la part du comité environnemental.

La compagnie demande la permission de forer dix autres puits par fracturation hydraulique (fracking) mais, un document du Conseil du Sahtu souligne plusieurs zones grises dans la demande d’application de ConocoPhillips en ce qui a trait tant aux surfaces désignées qu’aux permis d’utilisation d’eau pour cette procédure exploratoire.

Selon Paul Dixon, directeur exécutif du Sahtu Land and Water Board, il est prioritaire que son organisme obtienne des précisions et des clarifications de la part de la compagnie.

« Nous devons avoir cette information avant d’accorder le permis, avant toute décision en fait » ajoute-t-il.

Dans un récent courrier à ConocoPhillips, le Conseil du Sahtu souligne qu’il appert que la consultation publique sur les sources d’eau potable était inadéquate.

(LM Otero / AP)
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« Vos documents qui portaient sur l’usage de l’eau ne comportaient aucune information sur les volumes additionnels d’eau requis ni sur l’usage que vous en feriez, » pouvait-on y lire.

« Les présentations publiques au sein des communautés de la région en janvier et février dernier n’ont absolument pas parlé de quatre sources additionnelles d’eau potable que vous ciblez aujourd’hui. De plus une des cartes utilisées lors des présentations aux citoyens ne signalaient pas les sources actuellement sous licence, » poursuit le document.

Paul Dixon ajoute que ConocoPhillips se propose de drainer un petit lac sans vraiment expliquer clairement à quoi servira cette eau.

Le Conseil de supervision des terres et des eaux de Sahtu souligne enfin que la pétrolière n’explique pas clairement à quoi servira l’augmentation sensible de l’eau qu’elle entend utiliser dans le cadre de ses opérations de forage par fraction hydraulique.

ConocoPhillips a d’abord demandé le droit d’utiliser 9 000 mètres cube d’eau pour ses deux premiers puits. Aujourd’hui, elle demande 30 000 mètres cube par puit.

Enfin, ConocoPhillips n’a jamais présenté de rapport d’expertise archéologique du secteur où elle entend forer ses puits; elle a même refusé d’indiquer avec précision où ils seraient situés.

Il reste également plusieurs zones grises à explorer notamment da sn le plan d’urgence écologique à respecter quand l’Office national de l’énergie du Canada se sera retiré de la gestion pétrolière et gazière dans le nord et quand le ministère des Affaires indiennes et du Nord n’aura plus le mandat d’émission des licences et permis.

Le processus d’évaluation du projet de ConocoPhillips par le Conseil de supervision des terres et des eaux de Sahtu ne pourra s’amorcer que lorsque la pétrolière aura fait la lumière sur toutes les demandes du Conseil.

Raymond Desmarteau, Radio Canada International

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