Consultations sur les langues officielles: les Yukonnais veulent des services

La consultation sur les langues officielles au Yukon est la 17e d'une série de 20 rencontres de Patrimoine canadien à travers le pays. (CLAUDIANE SAMSON / RADIO-CANADA)
La consultation sur les langues officielles au Yukon est la 17e d’une série de 20 rencontres de Patrimoine canadien à travers le pays. (CLAUDIANE SAMSON / RADIO-CANADA)
Une dizaine d’organismes principalement francophones ont participé à Whitehorse à la consultation nationale de Patrimoine canadien sur les langues officielles. La tournée, qui tire à sa fin, vise à établir des priorités d’action pour le gouvernement fédéral.
Le député libéral Randy Boissonnault, qui représentait la ministre lors des consultations, a insisté sur l'importance de mettre en place des priorités d'actions en matière de langues officielles. (CLAUDIANE SAMSON / RADIO-CANADA)
Le député libéral Randy Boissonnault, qui représentait la ministre lors des consultations, a insisté sur l’importance de mettre en place des priorités d’actions en matière de langues officielles. (CLAUDIANE SAMSON / RADIO-CANADA)

Le député Randy Boissonnault, qui représentait la ministre Mélanie Joly lors de cette rencontre, a affirmé que son gouvernement cherchait à rattraper le retard accumulé au cours de la dernière décennie. Il a toutefois souligné qu’une éventuelle augmentation de l’enveloppe budgétaire en matière de langues officielles ne permettrait pas de combler toutes les demandes, d’où l’importance d’établir des priorités communautaires.

« J’ai trouvé que les groupes étaient vraiment bien préparés », a-t-il souligné. « Ils ont déjà fait leurs consultations communautaires, ils savent quelles sont leurs priorités et ils veulent que le gouvernement fédéral soit un partenaire dans tout ça et c’est message reçu. »

Dans le Nord canadien, les préoccupations sont liées, a-t-il retenu, au coût de la vie. « La rétention du personnel, le recrutement de personnel spécialisé, le fait de se déplacer ici, et le fardeau sur le dos des bénévoles ou la difficulté des organismes à survivre ces 10 dernières années. Ça m’a touché et c’est définitivement pris en note »

Randy Boissonnault affirme qu’un plan d’action devrait être présenté aux organismes dès le printemps prochain.

De la santé à l’éducation, l’accès aux services une priorité

Régis St-Pierre, président du Partenariat communauté en santé, a soulevé la difficulté de pouvoir appliquer une loi telle que celle sur l’aide médicale à mourir, alors que les services en français dans les soins de santé ne sont pas assurés.

On va tous mourir un jour. […] Pour prendre une décision éclairée, il faut être capable d’échanger avec son professionnel de la santé et c’est sûr qu’on peut mieux échanger dans sa langue maternelle et en vieillissant on peut même perdre sa deuxième langue.

Régis St-Pierre, Partenariat communauté en santé

Élaine Michaud, directrice par intérim du groupe de femmes francophones Les EssentiElles, a soulevé la lacune dans les services aux victimes. « La direction des services aux victimes n’a pas les ressources pour avoir un poste désigné bilingue. Donc, il y a des gens qui peuvent ponctuellement aider les femmes qui seraient dans le besoin, qui auraient vécu des situations de violence, mais c’est très peu. »

André Bourcier de l'Association franco-yukonnaise a soulevé l'importance de ne pas confondre bilinguisme et droit constitutionnel de vivre dans la langue officielle de son choix. (CLAUDIANE SAMSON / RADIO-CANADA)
André Bourcier de l’Association franco-yukonnaise a soulevé l’importance de ne pas confondre bilinguisme et droit constitutionnel de vivre dans la langue officielle de son choix. (CLAUDIANE SAMSON / RADIO-CANADA)

L’ancienne députée fédérale, qui a siégé sur le Comité permanent des langues officielles dans le passé, a mentionné à plusieurs reprises l’importance de mettre en place un financement prévisible sur plusieurs années et indexé au coût de la vie de façon à permettre aux organismes communautaires de perdre moins de temps à chercher de nouvelles sources de financement.

Les participants ont échangé à partir d’un questionnaire qui leur avait été fourni à l’avance et dont les questions, selon André Bourcier, membre du conseil d’administration de l’Association franco-yukonnaise, confondait les concepts de bilinguisme et dualité linguistique.

Faut faire une différence entre l’importance de préserver toutes les langues qui existent au Canada […] du bilinguisme qui est un choix personnel de parler une deux ou trois langues et de la responsabilité fédérale pour la dualité linguistique […] qui implique que les citoyens ont le droit d’être unilingues en anglais ou en français à la grandeur du territoire.

André Bourcier, Association franco-yukonnaise

L’immigration francophone a également été discutée, notamment la nécessité pour les immigrants de se déplacer à Vancouver, à leurs frais, pour passer un test de compétence en français. Le député Randy Boissonnault ainsi que le député du Yukon, Larry Bagnell, ont tous deux promis d’aborder la question auprès du ministre responsable.

Enfin, selon les participants, la cible de 4,4 % d’immigrants francophones pour le Yukon demeure encore loin d’atteinte.

Claudiane Samson, Radio-Canada

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