Le discours radical des opposants à la chasse aux phoques selon Tanya Tagaq

Tanya Tagaq, une chanteuse inuite, a reçu des menaces de mort lorsqu’elle a publié, il y a deux ans en 2014, une photo de son enfant à côté du corps d’un phoque abattu dans sa communauté de Cambridge Bay au Nunavut dans le nord du Canada.
C’est ce qu’elle a affirmé lors d’une conférence sur les études inuites qui vient de se tenir à l’Université Memorial à Terre-Neuve-et-Labrador sur la côte atlantique du Canada.
J’ai vécu par la suite sans doute les trois pires mois de ma vie, relate-t-elle. C’était incessant ! Trois, quatre mois [d’insultes] du genre « Inuite sauvage, salope, tu ne mérites pas de vivre ». Des menaces de mort également. Des gens ont même fait circuler une pétition pour qu’on m’enlève mes enfants et plein de gens l’ont signée. Tanya Tagaq, interprète de chant guttural.

Mme Tagaq explique qu’avant l’interdiction de chasser, la communauté dont elle est issue était prospère :
Avant l’interdiction de chasser, nous étions prospères, nous pouvions subvenir aux besoins de nos familles, acheter des articles de chasse, payer nos loyers en faisant ce que nous avions toujours fait, c’est-à-dire aimer et protéger nos phoques, vivre avec eux et en faire une source de nourriture.
Depuis ce temps Tanya Tagaq constate que les Inuits n’ont plus la maîtrise de leurs ressources. Elle n’hésite pas à pointer du doigt les opposants à la chasse aux phoques :
Vous êtes les méchants parce que vous vous en prenez à un petit groupe de gens qui essaient seulement de nourrir leurs familles!
Selon Mme Tagaq ceux qui s’opposent à cette chasse sont mal renseignés.
Lors de son intervention à la conférence Tanya Tagaq a aussi dénoncé la façon dont les enfants autochtones ont été traités dans les anciens pensionnats autochtones.
RCI avec Radio-Canada Atlantique et CBC
Complément d’information
La chasse aux phoques et ses quatre vérités (quotidien Le Devoir)
La chasse aux phoques: entre tradition et avenir (Welcome to Nunavut Sealing)