Changements climatiques et coopération scientifique discutés au Conseil de l’Arctique

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Les changements climatiques touchent déjà directement la population de boeufs musqués dans l’île Victoria, au Nunavut. (iStock)
La rencontre du Conseil de l’Arctique à Fairbanks, en Alaska, s’est soldée par de nombreuses prises de position sur les changements climatiques, le développement économique et la nécessité d’une meilleure collaboration en recherche scientifique.

Le Conseil de l’Arctique rassemble les huit pays et les six organisations autochtones qui bordent le cercle polaire. L’organisation vise le dialogue et la coopération entourant la protection de l’environnement, l’exploitation des ressources naturelles, le trafic maritime ou toute autre question d’intérêt pour la grande région.

La présidence est assurée de façon rotative entre les pays membres pour un mandat de deux ans. La rencontre de Fairbanks marquait la passation de la présidence des États-Unis à la Finlande. Ce changement met un terme à quatre ans de présidence en Amérique du Nord tandis que le Canada avait assuré le terme de 2013 à 2015.

De l’héritage des États-Unis aux priorités de la Finlande
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Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson passe officiellement la présidence du Conseil de l’Arctique au ministre des Affaires étrangères de la Finlande, Timo Soini. (Linnea Nordström/Arctic Council Secretariat)

Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a assuré que les États-Unis voulaient poursuivre leur participation au sein du Conseil et qu’ils n’avaient pas l’intention de se ruer sur une politique en matière de climat. « Nous reconnaissons que chacun de vous avez un point de vue important et sachez que nous prenons notre temps pour bien comprendre vos préoccupations », a-t-il dit. Il a aussi indiqué qu’ultimement, la décision des États-Unis sera basée sur les intérêts de son pays.

La Finlande a présenté ses grandes orientations touchant tout particulièrement à la protection environnementale, à l’accès aux télécommunications et à la bande passante, à la coopération pour les données météorologiques de façon à assurer une meilleure sécurité des résidents, et à l’amélioration de l’éducation. Le plan finlandais parle par ailleurs de mettre en oeuvre l’entente de Paris sur les changements climatiques.

De bonnes nouvelles pour les peuples autochtones

Les organisations autochtones membres se réjouissent des priorités en matière de changements climatiques énoncés par la Finlande. Bill Erasmus, le président de l’Arctic Athabaskan Council, membre permanent du Conseil, affirme qu’il faut assurer un équilibre entre protection environnementale et développement économique.

Les changements climatiques dans l’Arctique ne sont pas seulement une question environnementale, c’est une question de culture et de notre droit d’exister en tant que peuple autochtone.

Bill Erasmus, Arctic Athabaskan Council
Coopération scientifique
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Le chercheur Fabrice Calmels du Collège du Yukon et son équipe étudient le pergélisol en forant des échantillons. (Radio-Canada/Claudiane Samson)

L’entente sur la coopération scientifique dans l’Arctique prévoit de faciliter la circulation des équipes scientifiques et du matériel entre les pays membres, l’accès aux sites de recherche et aux infrastructures en place, l’intégration de la connaissance traditionnelle, des possibilités de formation pour les étudiants ou les diplômés et le partage de l’information.

La ministre de l’Environnement du Yukon, Pauline Frost, se réjouit que les changements climatiques aient fait l’objet d’une priorité, mais surtout que l’entente en matière de recherche scientifique inclut les peuples autochtones.

L’entente de coopération en recherche scientifique prend en considération notre méthodologie et notre pratique au Yukon d’incorporer la connaissance traditionnelle locale tel que définie dans les ententes d’autodétermination auxquelles nous sommes tenus dans l’élaboration et la gestion des ressources que nous avons au Yukon, que ce soit les animaux ou l’eau.

Pauline Frost, ministre de l’Environnement du Yukon

Bien que le territoire n’ait pas une influence directe au sein du Conseil, la ministre croit que la représentation des groupes autochtones tels que le Gwich’In Council International ou l’Arctic Athabaskan Council en tant que membres permanents du Conseil assure une représentation aux résidents du nord du territoire, dont elle est la députée.

L’observatrice et rédactrice en chef de la publication académique Arctic Yearbook, Heather Exner-Pirot, croit que les enjeux pour le Conseil de l’Arctique se sont déplacés. « Je crois que la faille majeure au sein du Conseil de l’Arctique n’est plus entre la Russie et l’Occident, mais plutôt de trouver l’équilibre entre la protection environnementale et le développement économique durable. »

Radio-Canada

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