Muskrat Falls: La manifestante inuite Beatrice Hunter est libérée

La grand-mère inuite Beatrice Hunter, qui avait été arrêtée et incarcérée après avoir manifesté contre l’inondation d’un réservoir à Muskrat Falls, a été libérée de prison.
Après 10 jours d’incarcération dans une prison pour hommes, Beatrice Hunter a comparu vendredi devant la Cour suprême à Happy Valley-Goose Bay, à Terre-Neuve-et-Labrador.
Le tribunal a accepté de modifier l’injonction qui obligeait Mme Hunter à garder au moins un kilomètre de distance entre elle et le site de Muskrat Falls. Ce changement lui permet ainsi de manifester pacifiquement devant l’entrée du chantier.
Le juge George Murphy a toutefois souligné que Mme Hunter sera arrêtée de nouveau si elle bloquait l’accès au site.
La manifestante âgée de 48 ans s’oppose à l’inondation d’un vaste bassin du projet hydroélectrique de Muskrat Falls qui fera augmenter le taux de mercure méthylé dans les cours d’eau environnants.
Elle a été arrêtée lors de manifestations à Muskrat Falls au mois d’octobre, puis emprisonnée la semaine dernière après avoir refusé de promettre au juge d’obéir à une injonction lui interdisant de manifester à nouveau. Le juge Georges Murphy avait déclaré que la cour n’avait d’autres choix que de l’incarcérer.
Le juge a indiqué vendredi ne pas avoir apprécié devoir ordonner l’emprisonnement de Beatrice Hunter, mais qu’il ne pouvait « avoir des personnes qui décident tout simplement à quelles ordonnances ils vont obéir ». « La Cour souhaite tout simplement faire appliquer ses ordonnances », a-t-il ajouté.
Nalcor ouverte au dialogue
La société de la Couronne responsable du mégaprojet, Nalcor, a déclaré vendredi par voie de communiqué qu’elle reconnaissait le « besoin et le droit » de démontrer son inquiétude quant au projet de Muskrat Falls par des « manifestations légales ».
« Nous comprenons que des personnes soient préoccupées par le projet de Muskrat Falls. Nous aimerions rencontrer Mme Hunter et ses représentants pour établir un dialogue et travailler avec eux pour mieux nous comprendre », peut-on également lire.