Entente pour offrir des services de santé mentale dans un centre correctionnel du Nord canadien
Le gouvernement du territoire du Yukon (nord-ouest du Canada) s’engage à créer un service de psychiatrie médico-légal pour les détenus du Centre correctionnel de Whitehorse (capitale territoriale). C’est le résultat d’une entente à l’amiable entre le gouvernement et la Commission des droits de la personne du Yukon.
L’entente prévoit aussi l’élaboration de nouvelles politiques sur l’isolement des détenus.
L’entente à l’amiable entre la Commission des droits de la personne et le ministère de la Justice a été négociée entre les deux parties quatre ans après le dépôt de quatre plaintes portant sur la mise en isolement des détenus souffrant de problème mental et des détenus autochtones.
Les plaintes ont été retirées après cette nouvelle entente.
Politiques modifiées
Selon l’entente, le gouvernement a accepté de modifier plusieurs de ses politiques en matière de santé mentale et d’isolement cellulaire.
Plusieurs de ces changements relèveront de la création d’un service de psychiatrie médico-légal.
Cette nouvelle unité sera dirigée par un docteur en psychiatrie et son mandat principal sera d’évaluer et d’offrir de meilleurs soins aux détenus du territoire souffrant de problèmes mentaux.
L’unité devra aussi revoir les façons dont le centre correctionnel traite et supervise les cas de santé mentale.
Parmi les points de l’entente, le centre correctionnel s’engage aussi à mieux documenter les rencontres entre les détenus et les professionnels de la santé, de même que les détails sur leur mise en isolement et les efforts pour éviter cette décision.
Un pas dans la bonne direction
Il s’agit, selon la directrice de la commission, Jessica Lott Thompson, « d’un bon pas dans la bonne direction afin d’améliorer la vie des prisonniers », mais beaucoup de travail doit encore être fait.
La commission estime que l’isolement devrait être aboli.
« [L’entente] est un signal fort que le Centre correctionnel de Whitehorse souhaite qu’il y ait des changements importants », estime Jessica Lott Thompson. « La commission est impatiente de suivre et de soutenir les efforts du centre de toutes les manières possibles pour que ces changements soient réels. »
Il s’agit aussi d’un excellent premier pas selon l’avocate Jennifer Metcalfe, directrice générale de la West Coast Prison Justice Society, un centre d’aide juridique pour les prisonniers canadiens.
« La mise en place d’une unité de psychiatrie médico-légale est la clé pour offrir des solutions de rechange à la mise en isolement », a-t-elle déclaré par courriel. « Veiller à ce que la mise en isolement soit suivie et signalée est également la clé d’un système transparent. »
Dans une déclaration écrite, Allan Lucier, le sous-ministre adjoint au ministère de la Justice a déclaré que le gouvernement territorial est « pleinement engagé » à travailler avec la commission pour mettre en œuvre les termes de l’accord.
« Cette entente démontre nos efforts continus et de notre intention d’améliorer la façon dont nous fournissons des services de soins en santé mentale », a déclaré Lucier.
D’après les informations d’Alexandra Byers