La force et la résilience au cœur de la culture inuite

En raison des milieux naturels hostiles dans lesquels leur culture a évolué, les Inuits ont développé une solidarité communautaire, une débrouillardise et un humour que les problèmes sociaux dont ils souffrent occultent trop souvent. La psychiatre Marie-Ève Cotton le sait, puisqu’elle travaille dans les communautés inuites depuis 19 ans. Depuis Kangiqsujuaq, au Nunavik (région inuite du Nord-du-Québec), elle explique à Stéphan Bureau qu’il faut côtoyer les Inuits sur leur territoire pour mieux comprendre leurs facultés uniques.
« Quand il y a un blizzard ici, l’hiver, si l’on étend le bras devant soi, on ne voit plus sa main, souligne la psychiatre. On est beaucoup plus en mesure d’estimer l’ingéniosité et la résistance d’un peuple qui a développé des habiletés pour survivre dans ces conditions absolument invraisemblables. Aujourd’hui, on est encore témoin de la débrouillardise et du sang-froid de plusieurs Inuits dans des situations dangereuses, par exemple, quelqu’un dont la motoneige brise en expédition de chasse, qui se construit un igloo temporaire pour la nuit et qui, le lendemain, marche 20 km dans la neige abondante pour rejoindre un chalet. »
Maîtrise et compétence
« La plupart du temps, les Blancs, on côtoie les Autochtones dans des espaces sociaux qui mettent en valeur les forces de notre culture à nous, comme la communication verbale, la technologie, etc. Quand on voit un Inuit réagir avec maîtrise et compétence dans une situation où, soi-même, on imagine qu’on se serait mis en position fœtale en pleurant et en attendant la mort, presque automatiquement, on a une partie du paternalisme et des stéréotypes qui nous habitent qui se désagrègent d’eux-mêmes. »
En tant qu’eux-travailleuse sociale au Nunavik, j’appuie les doléances exprimées dans cet article.
Je suis remplie de compassion et d’admiration pour ce peuple si fort.