Une nouvelle ère pour la Nation dénée, dans le Nord canadien

L’Assemblée nationale dénée se tient dans l’une des 5 régions dénée des T.N.-O. tous les ans. (Priscilla Hwang/Radio-Canada)
Un vent de changement souffle sur la Nation dénée dans le nord-ouest du Canada. Les délégués à la 48e Assemblée nationale dénée devront élire leur nouveau chef national mercredi après-midi et Bill Erasmus, le chef depuis 30 ans, ne se représente pas.

Des représentants des cinq gouvernements dénés régionaux; les Gwich’in, Sahtu, Dehcho, Tlicho et Akaitcho, ainsi que des représentants des Premières Nations dénées à l’extérieur des Territoires du Nord-Ouest sont rassemblés cette semaine à Hay River.

À l’ordre du jour, des présentations : des forums, des rapports financiers et l’élection d’un nouveau chef.

Le chef national déné actuel, Bill Erasmus, avait annoncé en février dernier qu’il ne se représenterait pas pour laisser sa place à un sang nouveau. Il a été élu chef la première fois en 1987 et est resté à la tête de l’organisme, à l’exception d’un mandat entre 2003 et 2006.

Bill Erasmus est le chef national déné sortant. (John Last/Radio-Canada)

Selon plusieurs membres rassemblés à Hay River, le nouveau chef devra apporter une nouvelle vision et une nouvelle raison d’être à l’organisme.

« Je crois qu’aujourd’hui, [nous devons] revoir le mandat de la Nation dénée, car il est évident qu’elle a changé depuis l’époque où nous étions tous unis et travaillions pour une entente sur la revendication territoriale » explique Bobbie Jo Greenland-Morgan, la Chef du conseil tribal des Gwich’in.

L’évolution de la Nation dénée

La Fraternité des Indiens des Territoires du Nord-Ouest a été fondée en 1969 pour s’opposer au Livre blanc de 1969 du gouvernement de Pierre Trudeau qui proposait de supprimer la Loi sur les Indiens et les traités et d’éliminer un statut légal distinct pour les Autochtones.

Plus tard, l’organisme vient s’opposer à la construction du pipeline de la vallée du Mackenzie et milite pour la reconnaissance des droits dénés sur leurs terres.

En 1978, la Fraternité devient la Nation dénée et en 1981, elle commence à négocier avec le gouvernement fédéral la revendication territoriale globale de ses terres.

Les négociations s’écroulent 10 ans plus tard et des ententes sur les terres et les ressources sont ensuite négociées séparément entre le fédéral et les peuples Gwich’in et Sahtu.

Avec ces ententes séparées, et celles d’autonomie gouvernementale qui ont suivi, l’organisme a tranquillement perdu sa raison d’être, estime l’ancien chef national de la Nation dénée, de 1983 à 1987, Stephen Kakfwi.

« Deux, maintenant trois régions, n’en ont plus besoin, estime l’ancien chef. La nation dénée n’a pratiquement rien fait depuis 1987. »

« Au lieu de négocier, nous avons été là pour aider à coordonner, ouvrir des portes et défendre les droits des dénés », explique pour sa part le chef sortant. « Nous avons surtout été là en tant qu’organisation politique pour rassembler nos Premières Nations sous un même toit. »

Trois candidats
Norman Yakeleya, Richard Edjericon et Eileen Marlowe sont les trois candidats à la chefferie nationale dénée. (Radio-Canada)

Trois candidats estiment pouvoir remplir le poste de Chef national de la nation dénée, qui depuis 2006 comble d’emblée le poste de Chef régional sur le conseil exécutif de l’Assemblée des Premières Nations.

Eileen Marlowe, de Lutsel K’e a travaillé auprès de la Akaitcho 8 Tribal Corporation et termine actuellement des études à la maîtrise en communications. Elle dit être le choix de la diversité et apporter une nouvelle vision à la table.

Richard Edjericon, qui habite à Ndilo a été chef de la Première nation dénée de Yellowknife de 1999 à 2003 et a aussi présidé l’Office des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie. Il estime que c’est sa bonne compréhension du secteur industriel qui le distingue des autres candidats.

Norman Yakeleya a, entre autres, été député de la région du Sahtu de 2003 à 2015 et négociateur pour la revendication territoriale des Dénés et Métis du Sahtu en 1993. C’est son expérience auprès des gouvernements et des Premières Nations qu’il dit mettre dans l’arène.

Le nouveau ou la nouvelle chef sera choisi et assermenté mercredi après-midi.

Avec des informations de John Last et de Pricillia Hwang

Mario De Ciccio, Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur le Canada, visitez le site de Radio-Canada.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *