Élections au Québec : comment se déroule la campagne dans Ungava, la circonscription la plus au nord?

La communauté de Kuujjuaq, au Nunavik. (Eilis Quinn/Regard sur l’Arctique)
On suit la campagne électorale provinciale depuis quelques semaines déjà en Abitibi-Témiscamingue. Les candidats ont été présentés, les enjeux ont été mis de l’avant. Mais qu’en est-il de cette campagne qui se trame un peu plus haut, dans le Nord-du-Québec, dans la circonscription d’Ungava?

Il faut d’abord savoir que la circonscription d’Ungava représente 53 % du territoire québécois et englobe le Nord-du-Québec au complet.

Pour en savoir davantage sur les priorités et sur les enjeux qui occupent les différents candidats, l’animateur David Chabot s’est entretenu avec la directrice générale de la station de radio CHEF 99,9, située à Matagami, Marie-Ève Gallant. La circonscription d’Ungava a officiellement été formée en 1980.

Elle n’a d’ailleurs été représentée que par des députés du Parti québécois (PQ) depuis sa fondation, avant que le député libéral Jean Boucher ait causé la surprise au sein des communautés jamésiennes du sud lors des élections provinciales en 2014.

« Précisément, Ungava, c’est de Lebel-sur-Quévillon, au sud, jusqu’à Ivujivik, au Nord. Ce sont donc 45 000 habitants pour environ 28 000 électeurs. »

Marie-Ève Gallant
Carte de la circonscription électorale d’Ungava, au Québec. (Commission de la représentation électorale du Québec)
Qui sont les principaux candidats?

Le libéral Jean Boucher (centre-droite) brigue d’ailleurs pour sa part un deuxième mandat. « Il a été très peu bavard jusqu’à maintenant », soutient Mme Gallant.

« Il est très peu présent, il n’y a pas beaucoup d’affiches électorales et les quelques pancartes affichées sont minuscules. »

Lors des dernières semaines, le candidat du PLQ a toutefois laissé entendre – par voie de communiqué – que sa priorité était « la rareté de la main-d’œuvre dans le comté ».

« Jean Boucher est actuellement l’adjoint du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, donc est-ce qu’il aura d’autres mandats s’il est élu? On ne parle pas ici nécessairement d’un candidat « ministrable », du moins pas pour le moment. »

Marie-Ève Gallant

Pour cette campagne, les électeurs d’Ungava peuvent compter sur la candidature d’Alisha Tukkapik, une travailleuse communautaire inuite de 27 ans, qui se présente pour Québec solidaire (QS) (gauche indépendantiste).

« Elle est très impliquée dans sa communauté », dit Marie-Eve Gallant. « Mais si je vous vous disais que Jean Boucher avait été peu bavard, dans son cas à elle, c’est encore moindre. On ne l’a pas vue, ni entendue. Aucune affiche n’a été posée, aucun communiqué n’a été émis ni par elle ou par Québec solidaire, qui fait mention de ce qui peut se passer dans Ungava », soutient Mme Gallant.

Il est possible de connaître les priorités de Mme Tukkapik sur les plateformes numériques du parti, notamment en ce qui a trait à la défense des intérêts des communautés autochtones.

Jonathan Mattson, originaire de Chibougamau, qui se présente quant à lui comme candidat pour le Parti québécois (PQ) (indépendantiste) dans la circonscription.

Il a vécu à Chibougamau, y fait ses études. C’est un « pure laine », comme il aime le dire », soutient la directrice de CHEF 99,9.

« Jonathan Mattson est un candidat qui dit vouloir rester connecté avec l’ensemble de sa population malgré l’importante superficie de sa communauté. »

Marie-Ève Gallant

Dans les sujets abordés par le candidat, l’immigration ciblée et la décentralisation des services gouvernementaux ont pris une place importante.

En tant que directeur de la succursale de la SAQ de Chibougamau, la grève des employés, qui perdure depuis l’été, fait partie de ses préoccupations.

Finalement, c’est un ancien policier de la Sûreté du Québec (SQ) qui porte les couleurs de la Coalition Avenir Québec (CAQ) (centre-droite) dans la circonscription d’Ungava.

« Denis Lamothe, contrairement à ses acolytes, a été plus que présent. »

Marie-Ève Gallant

« Avec son bagage en tant que policier à Radisson et Kuujjuarapik, M. Lamothe a cette considération des peuples autochtones du territoire », ajoute-t-elle.

Angie Landry, Radio-Canada

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