Élections québécoises : questions-réponses avec le candidat du Parti québécois dans la circonscription d’Ungava

Jonathan Mattson (à gauche) est candidat dans la circonscription d’Ungava pour le Parti québécois, dirigé par Jean-François Lisée (à droite). Dans les dernières années, il a été directeur de la succursale de la Société des alcools du Québec (SAQ) à Chibougamau avant de se lancer en politique provinciale. (Julie Durand/Courtoisie de Jonathan Mattson)
Les électeurs de la province du Québec, au Canada, se préparent à se rendre aux urnes la semaine prochaine pour élire un nouveau gouvernement.

À l’approche des élections provinciales du 1er octobre, Regard sur l’Arctique a communiqué avec chaque parti politique présentant un candidat dans la circonscription d’Ungava, qui est la plus septentrionale du Québec, pour entendre leur vision sur les enjeux qui touchent la région.

Jonathan Mattson est le candidat du Parti québécois (PQ), qui détient 28 des 125 sièges à l’Assemblée nationale.

Regard sur l’Arctique : Quel est l’enjeu électoral qui constitue votre priorité dans la circonscription d’Ungava?

Jonathan Mattson : J’oserais dire qu’il y en a trois parce qu’il y a trois circonscriptions en une dans Ungava : on a les communautés inuites, les communautés cries et les communautés jamésiennes. Et dire qu’il y aurait une seule priorité pour trois communautés différentes, ce serait un peu farfelu. Donc pour moi, la première priorité pour les communautés inuites serait sans aucun doute la crise du logement qu’on y retrouve.

Pour ce qui est des communautés cries, pour moi, un enjeu important c’est la question des transports, donc l’état des routes. Et pour les communautés jamésiennes, pour moi, ce serait la pénurie d’employés sur le territoire.

Quel serait un deuxième enjeu électoral qui permettrait de toucher les trois communautés?

Pour les trois communautés, on pourrait dire toutes les questions de mobilité, donc les services Internet [et de] télécommunications.

Les difficultés liées à l’accessibilité aux soins de santé préoccupent particulièrement les populations au Nunavik. Quelles mesures mettriez-vous en place pour répondre à ces préoccupations?

C’est sûr qu’avec un gouvernement du  Parti québécois, une des priorités générales c’est d’améliorer nos soins de santé. Donc offrir des services de proximité en région, ça vient à l’intérieur de ça. On a eu tout l’enjeu des avions-ambulances qui a refait surface dans les dernières semaines. On croyait le dossier réglé, mais visiblement il reste encore du travail à faire. On a encore des jeunes enfants qui doivent quitter en avion-ambulance sans un membre de leur famille, ce qui pour moi est inacceptable. Donc ça, c’est un des enjeux qui aussi serait très important en santé.

Mais ramener aussi des spécialités en région, rajouter des infirmières dans les CLSC. Donc tout ça est très important pour nous.

Comment comptez-vous faire face concrètement à  la pénurie et au surpeuplement de logements qui sévissent au Nunavik depuis les dernières années?

Effectivement, c’est un enjeu qui est très important. Au Parti québécois, on avait d’ailleurs signé une entente il y a quelques années là-dessus. Donc ça serait d’augmenter les fonds pour permettre des constructions beaucoup plus rapides. Vous savez que [la question des] changements climatiques également, c’est un enjeu important. La fonte du pergélisol rend les bâtiments dangereux, donc il faut trouver des nouveaux moyens de construction qui vont résister à ces changements climatiques. Donc ça va être de travailler avec les communautés, d’être bien à l’écoute de leurs besoins, et de faire en sorte de bien les représenter aussi, et de faire en sorte que les projets se réalisent. De [ne] pas faire des belles promesses, mais de travailler en collaboration avec [les communautés] pour que les budgets se trouvent et les promesses se réalisent.

Ungava

La circonscription d’Ungava, qui couvre la région du Nord-du-Québec, occupe une superficie de plus de 850 000 km2, ce qui représente environ la moitié du territoire du Québec. On y retrouve le plus grand nombre d’Autochtones de la province, soit près de 67 %. Deux communautés autochtones se partagent le territoire, à savoir les Cris et les Inuits, qui sont respectivement répartis dans 14 et 9 villages. On y retrouve aussi les Jamésiens dans cinq municipalités et trois localités. Quarante et un pour cent des 26 948 électeurs inscrits se sont rendus aux urnes lors des élections générales de 2014, ce qui équivaut au plus bas taux de participation de la province.

Sources : Commission de la représentation électorale du Québec et Élections Québec

La circonscription d’Ungava, qui s’étend au nord du 49e parallèle, est la moins peuplée de la province, mais c’est celle qui possède la plus grande superficie. (Commission de la représentation électorale du Québec)
Quels sont vos engagements en matière d’éducation?

C’est de ramener la loi-bouclier; faire en sorte qu’on ne coupe plus jamais dans l’éducation. Souvent, les régions sont les premières touchées. On a quelques enjeux en région où on a des écoles qui sont complètement désuètes. Donc c’est de ramener les budgets en immobilisation pour que les écoles soient rénovées, entre autres, mais c’est aussi [de] ramener des services d’orthophonistes [et de] psychoéducateurs qui ont été vidés des écoles dans les dernières années. Donc c’est de ramener ces services-là pour que chaque étudiant ait une véritable chance de réussir. Mais c’est aussi de garantir les programmes adaptés aux régions. À Chibougamau, on a un petit centre collégial, mais c’est de faire en sorte qu’au centre collégial ici on a des techniques qui sont adaptées aux besoins. Donc des techniques minières [et] des techniques forestières, ce qui n’est pas le cas présentement. C’est de remettre en région les programmes adaptés aux besoins des travailleurs.

La question du développement économique durable préoccupe les résidents des différentes communautés du Nunavik. Quelles mesures mettrez-vous en place pour assurer le développement économique du Nord-du-Québec?

Une des premières mesures, si on parle de développement économique, mais durable également, c’est de complètement bannir tout ce qui est pétrole et hydrocarbures. Donc pour lutter contre les changements climatiques, c’est la première chose [à] faire. Pour ce qui est du développement durable, c’est de toujours travailler en collaboration avec les communautés.

Il y a quelques années, il y avait un projet d’uranium, entre autres, sur les monts Otish. Les gens de la communauté de Mistissini étaient contre le projet. Et il fallait être contre parce que les risques étaient quand même présents. Donc il fallait prendre en compte leur opinion; ce qui a été fait. C’est de continuer dans cette veine : si un projet ne respecte pas une respectabilité sociale pour une communauté environnante, c’est de ne pas aller de l’avant avec ce projet, ou à tout le moins [de] travailler en collaboration avec cette communauté pour que tout le monde soit satisfait [et] pour qu’on jumelle [un] développement économique durable et [une] prospérité dans les communautés environnantes, qu’elles soient cries, inuites, ou jamésiennes.

Les questions-réponses ont été révisées et condensées pour faciliter leur compréhension. 

Pour écouter l’entrevue de Regard sur l’Arctique avec Jonathan Mattson :

 

Questions-réponses avec les candidats de la circonscription d’Ungava

La candidate de Québec solidaire (QS), Alisha Tukkiapik, a annulé à trois reprises notre entrevue téléphonique. Le Parti conservateur du Québec (PCQ) n’a quant à lui pas donné suite à notre demande d’entrevue.

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