Élections québécoises : questions-réponses avec le candidat de la Coalition avenir Québec dans la circonscription d’Ungava

Denis Lamothe est le candidat pour la Coalition avenir Québec dans la circonscription d’Ungava, où il a résidé pendant huit ans. Denis Lamothe a travaillé pendant une trentaine d’années pour la Sûreté du Québec. (Keith MacLellan/Courtoisie de Jean Boucher)
Les électeurs de la province du Québec, au Canada, se préparent à se rendre aux urnes la semaine prochaine pour élire un nouveau gouvernement.

À l’approche des élections provinciales du 1er octobre, Regard sur l’Arctique a communiqué avec chaque parti politique présentant un candidat dans la circonscription d’Ungava, qui est la plus septentrionale du Québec, pour entendre leur vision sur les enjeux qui touchent la région.

Denis Lamothe est le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui détient 21 des 125 sièges à l’Assemblée nationale.

Regard sur l’Arctique : Quel est l’enjeu électoral qui constitue votre priorité dans la circonscription d’Ungava?

Denis Lamothe : Au cours des dernières décennies, le gouvernement du Québec a toujours trouvé des solutions aux problèmes des Inuits du Nunavik. Il faut que les Inuits fassent partie de la solution à leurs problèmes. Et ce n’est pas le cas depuis toutes ces décennies. Et c’est ça qui fait en sorte que les problèmes sont récurrents. Il faut que les solutions viennent des Inuits, pour les Inuits, avec un support du gouvernement.

Au niveau de l’éducation – on est pro-éducation [à]  la Coalition avenir Québec –  c’est de promouvoir [et] supporter les enseignants [et] les enseignantes inuits à obtenir plus rapidement leur diplôme universitaire pour enseigner. On parle d’un délai de 10 à 15 ans, ce qui est trop long. Et puis ce qui est important, c’est que l’enseignement en inuktitut est primordial pour la culture et pour aussi garder cette culture-là qui est la langue inuktitute.

En éducation également aussi, ce qui est important, c’est de supporter l’éducation dans la nature. Vous savez, la culture de la mère Nature, c’est gagnant. C’est une façon de faire les choses, ce qui ne se fait pas dans le Nunavik. Fait que c’est de supporter, que ce soit au niveau financier ou au niveau des connaissances, cet aspect-là de l’éducation.

Donc l’éducation serait votre priorité pour les Inuits du Nunavik?

Et la santé également.

Quelle serait votre deuxième priorité?

Les deux sont importantes : la santé et l’éducation. Au niveau de la santé, il y a un centre pour les dépendances; le centre Isuarsivik. Ça, c’est un centre qui est vraiment pour le Nunavik. Et puis c’est de le supporter ce centre-là. […] Il y a un projet d’agrandissement et puis c’est la clé pour aider les Inuits qui ont des problèmes de dépendance. J’ai moi-même visité ce centre, il est d’une importance capitale et nous on est en arrière de ce projet d’agrandissement de façon vraiment positive. Vous savez aussi [sur la question des] sages-femmes… Il y en a dans quatre communautés, et puis c’est d’arriver [à] promouvoir l’expansion des sages-femmes dans toutes les communautés.

Les difficultés liées à l’accessibilité aux soins de santé préoccupent particulièrement les populations du Nunavik. Quelles mesures mettriez-vous en place pour répondre à ces préoccupations?

Moi, ce que je dis là-dedans, ça revient à dire ce que je disais tantôt : on prend des mesures et puis ça ne marche pas. À partir de là, c’est d’aller rencontrer les personnes concernées, les intervenants, et trouver des solutions qui vont être durables. Ce sont des problèmes qui sont récurrents année après année et puis il faut trouver des solutions qui vont être durables. Des solutions comme telles, c’est d’aller les chercher sur le terrain et puis de les appliquer une fois qu’on les aura trouvées ensemble.

 … C’est-à-dire?

Moi j’ai tout le temps dit [que] le gouvernement ne prend pas en considération ce que les gens pensent, [qu’il] ne prend pas en considération les idées qu’ils ont. Donc c’est d’aller chercher ces idées-là. On ne peut pas prendre des décisions à partir de Québec sans savoir la réalité, les problématiques, ce qui se passe dans le Nunavik. C’est pour ça que je dis que les solutions durables vont venir des Inuits, par les Inuits, pour les Inuits. Ce que je dis, c’est qu’ils vivent le système de santé depuis des décennies. Il y a des choses qu’ils n’aiment pas. Bien allons chercher leurs idées, puis mettons-les en application avec le support gouvernemental.

Avez-vous des exemples?

Non, je n’ai pas d’exemples. Mais tout ce que je dis, c’est qu’il faut être proactifs face aux problématiques qu’ils vivent au niveau de la santé. C’est loin, tout est loin, et à partir de là, faut les supporter.

Ungava

La circonscription d’Ungava, qui couvre la région du Nord-du-Québec, occupe une superficie de plus de 850 000 km2, ce qui représente environ la moitié du territoire du Québec. On y retrouve le plus grand nombre d’Autochtones de la province, soit près de 67 %. Deux communautés autochtones se partagent le territoire, à savoir les Cris et les Inuits, qui sont respectivement répartis dans 14 et 9 villages. On y retrouve aussi les Jamésiens dans cinq municipalités et trois localités. Quarante et un pour cent des 26 948 électeurs inscrits se sont rendus aux urnes lors des élections générales de 2014, ce qui équivaut au plus bas taux de participation de la province.

Sources : Commission de la représentation électorale du Québec et Élections Québec 

La circonscription d’Ungava, qui s’étend au nord du 49e parallèle, est la moins peuplée de la province, mais celle qui possède la plus grande superficie. (Commission de la représentation électorale du Québec)
Comment comptez-vous faire face à  la pénurie et au surpeuplement de logements qui sévissent au Nunavik depuis les dernières années? 

On est en 2018, et la solution durable, c’est qu’il faut être innovateurs au niveau des logements. Ce que je veux dire là-dedans, c’est qu’il faut arriver à un type de maison qui va être moins dispendieux, moins coûteux, un type de maison qui va être facilement contractable, dans le sens que ça ne prendra pas 3, 4 [ou] 6 mois [pour] la bâtir. Et puis qui va être facilement adaptable à un bateau. Autrement dit,  au lieu de mettre dix maisons, par exemple, on pourrait en mettre trente. Donc c’est de trouver une ingénierie, un bâtiment qui va faire en sorte que ça va être efficace pour le Nord. Si je prends un exemple : au Panama, on a un concept de maisons qui se bâtissent en une journée et tu rentres dedans le lendemain. Tu peux accéder à la maison le lendemain. Faisons appel à l’innovation, faisons appel à l’ingénierie de tout ça et trouvons un bâtiment qui va faire en sorte qu’il va être accessible. La pénurie de logements fait que souvent on a une ou deux ou trois familles dans ces logements. Donc ce que je dis : Faisons en sorte de leur donner leur intimité familiale, ce qui va avoir un impact vraiment positif sur les problèmes sociaux. Soyons innovateurs et trouvons un type de maison qui va convenir pour que l’accès à la propriété de chaque famille soit possible.

La question du développement économique durable préoccupe les résidents des différentes communautés du Nunavik. Quelles mesures mettrez-vous en place pour assurer le développement économique du Nord-du-Québec?

Le Nunavik fait partie de l’Ungava et on a un paquet de richesses. On parle autant de mines que de projets miniers. Ce que je dis, c’est de travailler de concert avec la Corporation Makivik, puis de supporter ces gens-là dans leurs projets. Développer un partenariat avec eux, faire en sorte que […] les communautés profitent de ces retombées-là. Ce que je dis c’est : peu importe le projet minier en opération, les minières en opération ou les projets miniers en prospection, c’est de supporter cette avenue-là. Faire en sorte que les retombées économiques du Nunavik soient plus importantes. Et c’est les communautés, les résidents de ces communautés qui vont en profiter.

Les questions-réponses ont été révisées et condensées pour faciliter leur compréhension. 

Pour écouter l’entrevue de Regard sur l’Arctique avec Denis Lamothe :

 

Questions-réponses avec les candidats de la circonscription d’Ungava

La candidate de Québec solidaire (QS), Alisha Tukkiapik, a annulé à trois reprises notre entrevue téléphonique. Le Parti conservateur du Québec (PCQ) n’a quant à lui pas donné suite à notre demande d’entrevue.

Correction: La photographie qui accompagne le texte est une courtoisie de Denis Lamothe, et non de Jean Boucher, tel qu’indiqué dans le précédent bas de vignette. 
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