Le Canada signe un accord sur l’interdiction de la pêche commerciale dans le Haut-Arctique

Les représentants de l’Accord visant à prévenir la pêche non réglementée en haute mer dans l’océan Arctique central étaient réunis mercredi à Ilulissat, au Groenland. (Pêches et Océans Canada)
Une nouvelle entente internationale, dont est signataire le Canada, interdira la pêche commerciale dans l’Extrême-Arctique sur une période de 16 ans. Cet accord vise à prévenir les effets de la pêche non réglementée avant que les changements climatiques n’offrent cette possibilité.

« L’initiative d’avoir mis un moratoire et surtout d’avoir mis en place des obligations pour les pays signataires […] c’est une approche basée sur le principe de précaution que je salue », s’est réjouie la professeure à l’Université de Moncton et titulaire de la chaire de recherche K.-C.-Irving en sciences de l’environnement et développement durable, Marie-Andrée Giroux.

Réunis mercredi à Ilulissat, au Groenland, les pays signataires se sont engagés à collaborer pour mettre en place un programme conjoint de recherche scientifique et de surveillance, dans le but de mieux comprendre les écosystèmes de l’océan Arctique et le potentiel d’une pêche durable. « Dans l’Arctique, il y a un historique de collaboration très étroite entre les pays, a rappelé Marie-Andrée Giroux. Pour mener des projets de recherche, il faut souvent être des grosses équipes pour maximiser les moyens et rentabiliser les gros coûts que ça induit. »

Les signataires sont les cinq pays possédant une côte arctique, à savoir le Canada, la Russie, la Norvège, le Danemark et les États-Unis. Viennent s’ajouter d’autres puissances halieutiques telles que la Chine, l’Islande, la Corée du Sud, le Japon et l’Union européenne. Le Conseil circumpolaire inuit, qui représente les populations inuites du Canada, du Groenland (Danemark), de la Russie et des États-Unis, a aussi pu prendre part aux discussions.

Le ministre canadien des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Jonathan Wilkinson, a affirmé par voie de communiqué que ce traité offrirait « une meilleure compréhension de cet écosystème marin et des espèces qu’il abrite ».

« […] c’est un réseau trophique qui est assez complexe donc on a besoin d’[en] comprendre toutes les composantes pour comprendre comment la pêche commerciale peut affecter la dynamique de l’écosystème. Et ça, ça va affecter aussi fortement les communautés côtières […] ou autochtones qui dépendant de ces ressources pour assurer leur sécurité alimentaire. »

Marie-Andrée Giroux, professeure à l’Université de Moncton et titulaire de la chaire de recherche K.-C.-Irving en sciences de l’environnement et développement durable

L’accord fait suite à une entente de principe signée en 2017 et s’inscrit dans un effort du Canada de combattre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Les eaux arctiques concernées par ce nouvel accord sont situées à 200 kilomètres et plus des États côtiers, ce qui représente 2,8 millions de kilomètres carrés d’océan, soit la superficie approximative de la mer Méditerranée.

« L’intérêt international envers l’Arctique continue de croître à mesure que le changement climatique et la fonte de la glace de mer dévoilent de vastes secteurs de ce paysage autrefois gelé. »

Jonathan Wilkinson, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne

Le réchauffement climatique n’épargne pas la région arctique, vers laquelle de nombreux poissons ont maintenant tendance à migrer. L’été dernier, environ 40% de cette région était accessible, même si elle est habituellement gelée durant toute l’année.

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