Ébranlée par un feu de forêt, une communauté du nord-ouest canadien s’apprête à rentrer à la maison
Les quelques 250 évacués de Telegraph Creek, dans le nord de la Colombie-Britannique (côte ouest canadienne), pourront rentrer à la maison à partir du 15 novembre. Trois mois se sont écoulés depuis que les habitants de la communauté ont été forcés de quitter le territoire de la Première Nation Tahltan, qui a été ravagé par un feu de forêt au début d’août.
« Je suis tellement soulagée d’apprendre que notre peuple pourra retourner à la maison », dit Anita McPhee, une travailleuse sociale de la Première Nation Tahltan qui a soutenu les évacués à Terrace, et qui a elle-même dû quitter sa maison. « Cela a été une expérience déchirante. »
Le feu de forêt, qui s’étendait sur environ 1200 kilomètres carrés, a entraîné l’évacuation de toute la communauté de Telegraph Creek, le 5 août dernier. Depuis, les habitants vivent dans des hôtels ou avec des membres de leur famille et des amis ailleurs en Colombie-Britannique et au Yukon, au nord.
Le Centre d’opérations d’urgence de Tahltan indique que les habitants de la communauté pourront commencer à rentrer à la maison à partir du 15 novembre, avec l’espoir que tous les évacués seront de retour avant le 20 décembre.
« C’est une nouvelle qui arrive à point, parce que les gens commencent à être déprimés et à se sentir seuls, après une si longue période loin de chez eux », soutient Anita McPhee.
Les dommages les plus importants de l’histoire pour une Première Nation
Deux commerces, 21 habitations et plusieurs bâtiments communautaires ont été détruits par les flammes cet été.
Selon la ministre fédérale des Services aux Autochtones, Jane Philpott, la Première Nation Tahltan a subi les dommages les plus importants jamais subis par un peuple autochtone en raison d’un feu de forêt au Canada.
« La communauté a été ébranlée et a subi des pertes incroyables, mais ses membres sont demeurés unis et forts, affirme Jane Philpott. Ils sont absolument déterminés à tout reconstruire. »
Mauvaise communication
Des chefs de Premières Nations ont critiqué les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique à la suite des feux de forêt de 2017 et de 2018. Ils jugent que la communication et la gestion n’ont pas été adéquates.
La province s’occupe des districts régionaux, mais c’est Ottawa qui est responsable des Premières Nations. Sur le territoire des réserves, ce sont les conseils de bande qui doivent déclarer les ordres et les alertes d’évacuation, en fonction des recommandations des autorités régionales et provinciales.
Certains leaders autochtones considèrent que ce système est inefficace et qu’il leur a nui dans la lutte contre les feux de forêt.
La ministre Philpott dit reconnaître qu’il existe des problèmes de communications et assure que son gouvernement travaille à trouver des solutions.
Elle indique qu’en collaboration avec le gouvernement de la Colombie-Britannique et les communautés autochtones, le gouvernement fédéral est en train d’élaborer une entente entre les trois parties pour traiter des questions relatives à la communication et s’assurer que les droits des Premières Nations sont respectés.