Tuberculose : Ottawa et l’organisme représentant les Inuits du Canada lancent leur cadre stratégique

La ministre des Services aux Autochtones Canada, Jane Philpott (à gauche), et le président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, Natan Obed (à droite), ont rendu public leur cadre stratégique en matière de tuberculose. Ce plan fait suite à un investissement de 27,5 millions de dollars sur cinq ans qui avait été annoncé dans le budget fédéral de 2018 pour éliminer la tuberculose dans l’Inuit Nunangat. (Sean Kilpatrick/La Presse canadienne)
Le gouvernement canadien et l’Inuit Tapiriit Kanatami, l’organisme qui représente les Inuits du Canada, ont dévoilé leur cadre stratégique qui vise à éradiquer la tuberculose dans le Nord canadien d’ici 2030.

« Le présent cadre sert à montrer la voie à suivre et à orienter les travaux des gouvernements, des régions et des organisations inuites, des communautés et des professionnels de la santé », a fait savoir le président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, Natan Obed, par voie de communiqué.

La Cadre pour l’élimination de la tuberculose focalise sur six priorités, dont la réduction de la pauvreté, la mobilisation des communautés et l’amélioration des programmes de prévention et des soins aux personnes atteintes.

En mars 2018, le président de l’organisation nationale inuite et la ministre fédérale des Services aux Autochtones, Jane Philpott, se sont engagés à éliminer cette maladie infectieuse d’ici 2030 et à réduire d’au moins 50 % le nombre de cas actifs jusqu’en 2025. Quelques mois plus tôt, ils avaient également annoncé leur intention de créer un groupe de travail formé de représentants des quatre régions inuites du Canada ainsi que des gouvernements fédéral, provincial et territorial.

En 2016, le taux déclaré de tuberculose active chez les Inuits de l’Inuit Nunangat, qui englobe la région inuvialuite (nord-ouest du Canada), le Nunavut, le Nunavik (nord du Québec) et le Nunatsiavuq (nord du Labrador), était plus de 300 fois supérieur à celui des non-Autochtones nés au Canada.

Pénurie de logements

Selon la ministre des Services aux Autochtones, le cadre stratégique prend en compte les déterminants sociaux de la santé qui sont « à la source de cette épidémie », parmi lesquels figurent la pénurie de logements, l’insécurité alimentaire et la pauvreté.

Depuis les dernières années, la crise du logement qui sévit dans l’Inuit Nunangat est régulièrement pointée du doigt par les professionnels de la santé quand vient le temps d’examiner les causes de plusieurs problèmes sociaux, tels que le suicide, l’alcoolisme et le décrochage scolaire. La propagation rapide des maladies infectieuses est elle aussi souvent attribuée aux logements surpeuplés.

La tuberculose est un fléau bien connu dans les communautés inuites du Nord canadien. Entre les années 1940 et 1960, des milliers de patients ont été envoyés dans des villes du sud du pays pour recevoir des traitements contre cette maladie infectieuse. Plusieurs survivants n’ont toutefois pas pu retourner dans leur communauté pendant plusieurs années, ce qui a laissé un souvenir douloureux à plusieurs familles inuites, selon l’Inuit Tapiriit Kanatami.

Dans son budget de 2018, le gouvernement avait annoncé qu’il allouerait 27,5 millions de dollars sur cinq ans à l’élimination de la tuberculose dans l’Inuit Nunangat. À lui seul, le gouvernement du territoire nordique du Nunavut estime avoir dépensé près de 46 millions de dollars en soins directs contre la tuberculose depuis cinq ans.

Chacune des quatre régions de l’Inuit Nunangat devra par la suite concevoir son propre plan d’action d’ici à la fin du mois de mars 2019 à partir des priorités énoncées dans le cadre stratégique.

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