En hiver, nos animaux de compagnie dépriment aussi
Vous sentez-vous déprimé en hiver? Votre animal de compagnie est peut-être dans le même état. Nos amis à poils sont aussi sensibles que nous à la dépression saisonnière.
Lorsque les jours raccourcissent et que le froid s’en vient, nous avons tendance à vouloir rester au chaud et à être moins dynamiques.
Cette baisse de moral peut être importante chez certains. C’est ce qu’on définit comme le trouble affectif saisonnier, ou dépression saisonnière. Cette réaction d’origine naturelle touche tous les mammifères, selon James Hare, professeur de biologie à l’Université du Manitoba.
« Les animaux réduisent leur activité, leur appétit est également modifié. Certains ont tendance à dormir davantage. Les animaux font tout ce qu’ils peuvent pour faire face à l’hiver lorsqu’il y a moins de nourriture », souligne-t-il.
Serions-nous alors sur un pied d’égalité avec nos animaux de compagnie lorsqu’il s’agit d’affronter le froid et la neige? James Hare est de cet avis.
Que se passe-t-il sur le plan hormonal?
Chez l’humain comme chez les autres mammifères, la réduction du temps d’exposition aux rayons du soleil influe sur la production de certaines hormones : la sérotonine et la mélatonine.
La première modifie l’appétit et l’humeur. Elle est produite lorsque nous sommes exposés au soleil.
La seconde est l’hormone responsable du sommeil. En absence de lumière du soleil, elle met le corps dans un état de léthargie pour favoriser le repos.
Durant l’hiver, alors que les journées sont plus courtes, la production de mélatonine augmente.
« Pour les chiens et les chats, il y a eu une enquête faite au Royaume-Uni par le People’s Dispensary for Sick Animals, précise James Hare. Près de 40 % des chiens étudiés montraient une baisse d’activité durant l’hiver, qui avait un certain effet sur leur humeur. Près de 33 % des propriétaires de chats remarquaient également que leur animal était moins joueur que d’habitude en hiver. »
Des troubles du comportement
Ce cycle naturel de la vie des animaux n’est pas adapté à la vie domestique. Cela peut entraîner des comportements néfastes, selon la vétérinaire Catherine Paquin, de l’Hôpital pour animaux Anderson.
« Ça peut se traduire par un animal qui devient un peu plus agressif ou destructeur, même pour les plus affectueux. Il y a des animaux qui peuvent commencer à uriner ou à déféquer dans la maison », explique-t-elle.
Pour elle, il s’agit de manifestations d’anxiété et d’ennui auxquelles il faut faire attention. Les propriétaires d’animaux devraient ainsi stimuler davantage leurs compagnons en hiver.
« Il faut faire bouger son animal. Surtout le chien, qui a l’habitude de sortir tous les jours. Il faudrait un minimum de 15 minutes à l’extérieur par jour », recommande Catherine Paquin.
La vétérinaire ajoute qu’on peut également stimuler son chat « en jouant avec ses jouets préférés, en utilisant de la cataire pour relâcher les endorphines, ou des phéromones en vaporisateur ».
Catherine Paquin préconise également les effets de la luminothérapie. « Il faut au moins un minimum de 30 minutes par jour de lumière, soit naturelle ou artificielle avec une lampe », préconise-t-elle.
Des stratégies pour stimuler son animal
Asmara Polcyn est dresseuse de chiens. Selon elle, il est possible d’élaborer des stratégies pour stimuler l’animal et le motiver à sortir.
« J’essaie de nourrir mes chiens de façon plus intéressante. J’utilise une sorte de moule à muffins avec des balles de tennis sur la nourriture de sorte qu’ils aient un puzzle qui leur prendra une quinzaine de minutes. Je roule aussi de la nourriture dans une serviette que je cache dans la maison », explique-t-elle.
Par grand froid, elle recommande de répéter des exercices à l’intérieur avant de sortir, afin de limiter le temps passé à l’extérieur.
Elle ajoute que, grâce aux différents exercices qu’elle met en place quotidiennement, ses chiens sont plus tranquilles, dorment mieux et sont plus calmes entre eux.