Un baume de bouleau du Nord canadien pour soulager les visages givrés
L’isolement géographique et le manque d’infrastructure technologique n’ont pas su freiner l’élan de Joanne Sherrard et Elise McCormick, deux habitantes de la petite ville de Dawson au Yukon (nord-ouest du Canada) qui ont créé un produit cosmétique à base d’eau de bouleau pour apaiser les peaux meurtries par le climat du territoire. À peine un mois après son lancement, leur produit né d’un besoin personnel est déjà victime de son succès.
En 2017, les deux femmes ont remporté le Prix d’innovation du Yukon, un montant de 60 000 $ offert par le Collège du Yukon et le gouvernement territorial.
Cet argent a servi à développer leur produit cosmétique et à en tester la viabilité.
Un mois après la mise en marché, les produits de leur petite entreprise, appelée Aurum, sont en rupture de stock.
Les beautés de l’eau de bouleau
Joanne Sherrard, qui souffre d’eczéma, affirme n’avoir trouvé aucune crème pour soulager rapidement sa peau irritée, ajoutant qu’aucune grande marque ne semble s’y attarder.
La réponse est arrivée dans sa cour arrière, où poussent des bouleaux. Le printemps venu, les femmes ont recueilli l’eau de bouleau de la même manière que l’eau d’érable.
« L’eau de bouleau est utilisée depuis très longtemps pour ses propriétés hydratantes, mais aussi en application topique. »
La fermentation au service de l’hydratation
L’eau de bouleau recueillie est ensuite fermentée. « Nous utilisons des enzymes spéciales pour traiter l’eau de bouleau et utilisons cette fermentation pour remplacer 80 à 90 % du contenu en eau traditionnellement utilisée dans les produits de soins pour la peau. »
Aurum propose deux produits à base de bouleau : un sérum et un masque.
Ces produits ont été développés en collaboration avec des chimistes pharmaceutiques et de spécialistes de la formulation à travers le monde, explique Joanne Sherrard.
Et pour l’instant, elles attendent l’arrivée des précieuses enzymes par la poste. « Nous devrions avoir une nouvelle production prête au mois de février. »
Joanne Sherrard croit tout de même possible d’augmenter la production. « Il est possible d’obtenir un certain nombre de litres d’eau par arbre tous les jours et selon le nombre d’arbres que nous entaillons, il serait possible d’agrandir le commerce, mais nous sommes assez satisfaites, pour l’instant, d’être de petite taille. »
Selon l’entrepreneure, le secteur agroforestier du Yukon offre plusieurs opportunités d’affaires.
« C’est une façon de profiter des ressources naturelles autour de nous, tout en les préservant. Une façon durable d’utiliser les ressources. »