Ottawa offre de 10 000 $ à 200 000 $ aux Autochtones maltraités dans les externats
Les Autochtones qui ont été maltraités dans les externats indiens administrés par le gouvernement fédéral pourraient recevoir une indemnité allant de 10 000 $ à 200 000 $, a annoncé mardi la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett.
Cette somme doit constituer un dédommagement pour les torts subis dans ces institutions, qu’il s’agisse de violences physiques ou sexuelles, ou de gestes visant à nier la culture des enfants, comme l’interdiction de parler leur langue.
Le montant des indemnités a été convenu au terme de négociations amorcées il y a plusieurs mois entre le gouvernement fédéral et les avocats représentant les plaignants d’une action collective intentée il y a près d’une décennie.
Une entente de principe dans ce litige avait été annoncée le 6 décembre par la ministre Bennett et le demandeur principal dans cette affaire, Garry McLean, mais le montant des indemnités à verser aux victimes n’avait pas été dévoilé.
Mme Bennett avait toutefois indiqué que l’entente prévoyait aussi un investissement de 200 millions de dollars pour soutenir la guérison, l’éducation, la langue, la culture et la commémoration pour les victimes et leur communauté.
L’entente de principe doit maintenant être soumise à l’approbation de la Cour fédérale.
La ministre Bennett a indiqué que de plus amples renseignements seront communiqués aux victimes dans les prochains jours. On leur dira notamment comment s’enregistrer pour recevoir cette indemnité, et comment faire part de leurs commentaires sur cette entente.
La Cour fédérale tiendra compte de ces commentaires avant de déterminer si l’entente est juste et raisonnable, et si elle respecte les intérêts des plaignants.
Selon Ottawa, près de 200 000 enfants ont été envoyés dans ces externats à partir des années 1920. Carolyn Bennett n’a pas précisé combien d’entre eux seront réellement admissibles à un dédommagement.
La ministre des Relations Couronne-Autochtones a longuement salué Garry McLean, dont le travail a ouvert la voie à ce qu’elle a qualifié d’entente historique.
M. McLean était présent lors de l’annonce de l’entente de principe, en décembre, mais il est décédé peu après.
« De nombreux Canadiens sont au courant de l’héritage tragique des pensionnats autochtones, mais […] beaucoup ne savent toujours pas, encore aujourd’hui, qu’à partir des années 20, près de 200 000 enfants autochtones ont fréquenté des externats gérés par le gouvernement fédéral partout au Canada. »
« Même si les enfants qui fréquentaient les externats indiens quittaient l’école à la fin de leur journée, plusieurs étudiants ont vécu des traumatismes et ont été soumis à des agressions physiques et sexuelles commises par des individus qui en avaient la responsabilité », a-t-elle déploré.