Promouvoir l’utilisation des services en français dans le Nord canadien
Pourquoi demander d’avoir des services en français lorsqu’il est plus simple et rapide de parler anglais? Une question que se posent constamment de nombreux francophones des Territoires du Nord-Ouest, du Yukon et de partout en milieu minoritaire. Mais, selon certaines consultations publiques faites dans les deux territoires, la réponse doit passer par une meilleure promotion des services en français.
La Fédération franco-ténoise (FFT) lance une consultation à propos des services en français du gouvernement ténois. Ces consultations ne portent pas sur l’offre des services, mais plutôt sur l’utilisation des services offerts.
Le but, selon la directrice générale de la FFT, Linda Bussey, est de finaliser une campagne de marketing social avec le Secrétariat des Affaires francophones pour promouvoir l’utilisation des services en français, qui ne sont pas toujours utilisés.
La fédération espère obtenir des réponses à la question : « Qu’est-ce qui vous inciterait à vous prévaloir davantage de vos services en français lorsque vous faites affaire avec le gouvernement territorial? »
Lors d’une soirée de consultation publique à laquelle ont assisté une douzaine de Ténois, le 13 mars, plusieurs francophones ont témoigné de l’effort supplémentaire qu’il faut parfois faire pour avoir des services en français, selon Lynda Bussey.
« Souvent, ce sont les gens de première ligne qui se font donner la responsabilité de nous servir en français et ils n’ont pas nécessairement toujours les capacités de le faire, explique la directrice générale. Donc, je pense qu’il faut plus s’orienter à convaincre les décideurs qu’on a besoin des services en français. »
Pour ce qui est de faire la promotion des services offerts, la directrice générale croit qu’il faudra être clair, précis et se concentrer sur les points plus positifs du gouvernement, comme les services offerts au bureau de l’immatriculation et des permis de conduire.
Les Ténois sont invités à répondre à un sondage en ligne jusqu’au 27 mars prochain.
Les résultats d’une consultation similaire au Yukon
Peur de ralentir les files d’attente, d’obtenir ub service soit plus lent et de moins bonne qualité ou d’être vu comme un militant… La Direction des services en français du Yukon a entendu une multitude de raisons pour lesquelles les francophones ne demandent pas les services en français auxquels ils auraient droit.
Le Yukon a fait sa propre consultation publique sur les services en français en mai 2018. Il en est venu à la conclusion que l’important, ce n’est pas d’encourager la demande de services, mais celle de l’acceptation des services, selon Nancy Power, la directrice des communications et des politiques de la Direction des services en français.
« Pour nous, c’est important que l’offre de services en français soit proactive et constante à la grandeur du gouvernement, dit-elle. C’est vraiment l’approche qu’on a choisie et c’est vers ça qu’on tend à travailler. »
La Direction travaille à l’élaboration d’une campagne de sensibilisation sur les médias sociaux et dans les médias traditionnels, qui devrait être lancée cet été.
« Ce qu’on veut avec la campagne, c’est promouvoir les services en français, mais aussi déconstruire les mythes, comme “Le service peut être plus long” ou “Quand on choisit de vivre au Yukon, on choisit de vivre en anglais” », dit-elle.
Toutefois, avec la promotion active de l’offre de services doit aussi venir l’offre elle-même.
Selon Nancy Power, des efforts ont été faits au sein du gouvernement yukonnais pour augmenter le nombre de postes bilingues au territoire.
Le Yukon compte présentement 73 postes bilingues. C’est 18 de plus qu’en mars 2018.
Avec des informations de Claudiane Samson et de Nelly Albérola