Des progrès dans les services en français dans un territoire du Nord canadien, selon un rapport
La prestation des services en français s’améliore dans les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.), mais des inégalités persistent à travers les différents ministères et les suivis ne sont pas toujours effectués. Ce sont les conclusions d’un rapport qui conduira à l’élaboration d’un nouveau Plan stratégique sur la communication et les services en français aux T.N.-O.
Cette évaluation du Plan stratégique sur les communications et les services en français des Territoires du Nord-Ouest note une nette amélioration des communications gouvernementales et des services aux francophones.
Le rapport de la firme Grant Thornton révèle en effet l’amélioration de la prestation des services en français depuis 2012. Elle présente toutefois une vingtaine de recommandations portant notamment sur une meilleure utilisation d’outils déjà en place, une allocation stratégique des ressources et la clarification de la politique sur la prime au bilinguisme.
Le rapport est entre les mains du gouvernement depuis quelques mois, mais celui-ci a pris le temps de répondre à chaque recommandation avant de le rendre public.
La ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, Caroline Cochrane, soutient, dans un communiqué, que les efforts de son gouvernement se sont avérés fructueux, mais elle s’engage à « toujours faire mieux ».
Le directeur général du Secrétariat aux affaires francophone, Benoît Boutin se réjouit aussi du contenu du rapport qui, selon lui, présente une liste de bons coups, tout en soulignant les points qui peuvent être améliorés.
De son côté, la Fédération franco-ténoise (FFT) souligne l’importance du travail et de la collaboration avec le secrétariat francophone. Tout en restant optimiste, elle précise qu’il y a encore du travail à faire.
Qu’est-ce que ce rapport?
L’évaluation faite par la firme Grant Thornton a été commandée pour mesurer l’impact et le niveau de réussite du Plan stratégique sur la communication et les services en français adopté en 2012. Ce Plan stratégique devait de répondre aux exigences des tribunaux sur la prestation de services en français.
Le rapport et ses recommandations doivent aider à élaborer le nouveau plan stratégique du gouvernement pour les cinq prochaines années.
Pour son évaluation, la firme a examiné les différents documents gouvernementaux. Elle s’est entretenue avec des intervenants du gouvernement et des organismes, elle a sondé la population et des employés et elle a organisé une séance de discussions avec les membres de la communauté.
Les recommandations
La vingtaine de recommandations porte sur plusieurs sujets, allant du rôle des coordonnateurs des services en français, à la clarification à l’interne de certaines normes.
- Accroître le nombre de partenariats de travail avec les fournisseurs de services
- Offrir une formation de sensibilisation aux employés gouvernementaux sur l’importance des services en français
- Trouver de nouveaux mécanismes pour obtenir les commentaires des clients
Dans son document de réponse, le gouvernement approuve la majorité des recommandations. Selon le directeur général du Secrétariat aux affaires francophones, Benoît Boutin, des plans sont même déjà en place pour remédier à certains problèmes décelés.
Par exemple, le rapport recommande d’adopter des mesures d’évaluation plus efficace de l’offre de services en français afin de garantir l’exactitude des résultats, évitant ainsi l’écart constaté par Grant Thornton entre son évaluation et celles du gouvernement.
Benoît Boutin souligne que cette recommandation a été acceptée et que le secrétariat a même déjà reçu le budget pour l’embauche d’un spécialiste en évaluation et en surveillance. Le poste devrait être affiché au cours des prochaines semaines.
Une prime au bilinguisme pour tous les bilingues?
Le rapport recommande aussi au gouvernement de revoir la prime qu’il offre à ses employés bilingues. Pour l’instant, seuls les employés qui offrent ou pourrait être appelés à offrir des services dans plus d’une langue officielle reçoivent une prime de 1200 $ par année.
Le rapport recommande que cette mesure soit étendue à tous les employés bilingues afin de renforcer la culture de pluralité linguistique au sein du gouvernement.
Cette recommandation est l’une des seules que rejette le gouvernement, qui maintient qu’il faut que « l’employé en question fournisse effectivement ou éventuellement des services en français pour recevoir la prime ».
La directrice générale de la FFT, Linda Bussey, croit toutefois que la véritable solution passe par une augmentation de la prime afin d’attirer davantage d’employés bilingues plutôt que de l’offrir à plus d’employés.