Projet hydroélectrique au Labrador : des citoyens expriment leurs inquiétudes à la commission d’enquête
Des manifestants habillés en noir se sont présentés jeudi à la dernière séance publique de la commission d’enquête sur Muskrat Falls, au Labrador, avec un cercueil.
Il s’agissait d’un symbole de ce qu’ils considèrent comme la destruction du fleuve et de l’environnement par Nalcor Energy, la société d’État qui gère le mégaprojet hydroélectrique.
La séance publique, organisée à Happy Valley-Goose Bay, était une occasion pour les résidents du Labrador de s’exprimer sur la planification et la construction du projet.
Lors de la séance, une dizaine de personnes ont exprimé leurs préoccupations par rapport aux répercussions environnementales de l’inondation du bassin du barrage de Muskrat Falls. Certains d’entre eux étaient membres du groupe Labrador Land Protectors et étaient parmi ceux qui ont occupé le chantier de construction de Muskrat Falls en 2016.
Nalcor Energy a lancé la phase finale de l’inondation du bassin en amont du barrage il y a quelques jours. Le niveau des eaux atteindra bientôt environ 30 mètres.
Certains témoins craignent qu’en pourrissant, les plantes submergées par l’inondation ne disséminent dans l’environnement du méthylmercure, une substance toxique.
Après une série de manifestations en 2016, le gouvernement libéral de Dwight Ball avait promis de recouvrir les zones humides près de Muskrat Falls pour éviter toute contamination.
Ces travaux n’ont jamais été effectués et le gouvernement soutient maintenant qu’ils ne sont pas nécessaires.
Les témoins ont aussi exprimé leurs préoccupations quant au North Spur, une digue naturelle qui retiendra l’eau du barrage hydroélectrique.
Depuis des années, plusieurs résidents s’inquiètent de la solidité de la digue, même si elle a été renforcée et qu’un barrage classique la complète. En 2018, Nalcor Energy a dévoilé un rapport selon lequel North Spur est stable et ne présente aucun danger.
« Nous manifestons depuis des années et si nous avions été écoutés, nous ne serions peut-être pas dans cette situation », a affirmé Jennifer Hefler-Elson.
La réunion jeudi était la deuxième et dernière séance de consultations publiques de la commission d’enquête. Une première consultation publique a eu lieu le 31 juillet à Saint-Jean.
Toute personne peut soumettre des commentaires par écrit à la commission d’enquête jusqu’au 15 août.
Avec les informations de Jacob Barker, CBC