Le réchauffement climatique dans l’Arctique associé aux substances destructrices de l’ozone, selon une étude

Le réchauffement climatique dans l’Arctique est attribuable à 50 % aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone, selon une récente étude de l’Université Columbia. Cette image montre des glaciers près d’Ilulissat, dans le sud-ouest du Groenland, en juillet 2018. (Kevin Krajick/Columbia University)
Une importante partie du réchauffement climatique dans l’Arctique est attribuable à des substances destructrices de la couche d’ozone, longtemps utilisées dans les réfrigérateurs et les climatiseurs, conclut une étude de l’Université Columbia, aux États-Unis.

« Notre modélisation montre qu’en plus d’avoir contribué à l’amincissement de la couche d’ozone […], les SACO ont eu un poids important dans le système climatique mondial, contribuant environ au tiers du réchauffement climatique planétaire et à la moitié du réchauffement climatique dans l’Arctique durant la deuxième moitié du 20e siècle », peut-on lire dans l’étude (en anglais), publiée lundi dans la revue scientifique Nature Climate Change.

Les quatre coauteurs ont voulu déterminer quel rôle jouaient les substances appauvrissant la couche d’ozone (SACO) dans le réchauffement climatique de la région arctique.

Pour mener leurs analyses, les scientifiques se sont appuyés sur des systèmes de modélisation développés par le Centre national de recherche sur l’atmosphère, aux États-Unis. Leurs résultats s’échelonnent de 1955 à 2005, « une période durant laquelle la concentration de SACO dans l’atmosphère a augmenté de manière significative », écrivent-ils.

Selon eux, peu d’études ont tenté de quantifier la contribution de ces substances au réchauffement climatique dans l’Arctique, qui se produit à un rythme sans précédent.

Découverte alarmante

Aussi appelées « hydrocarbures halogénés », les SACO ont été synthétisées pour la première fois durant les années 1920. Dans les décennies qui ont suivi, elles ont couramment été utilisées dans les appareils réfrigérants et de climatisation, les aérosols, les extincteurs d’incendie, les mousses plastiques et les mousses isolantes rigides.

Mais ces hydrocarbures halogénés ont commencé à attirer l’attention des scientifiques dans les années 1980, après la découverte par des chercheurs britanniques d’un trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique.

Les SACO ont rapidement été associées à l’appauvrissement de la couche d’ozone; cet état des lieux a mené à la signature du Protocole de Montréal, en 1987, par la Communauté économique européenne et 24 pays. L’accord international avait pour objectif de restreindre et, à terme, d’éliminer complètement l’utilisation des substances appauvrissant la couche d’ozone.

Une simulation de la NASA montrant le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, le 24 octobre 2012. (NASA via Reuters)

Dans leur étude, les chercheurs de l’Université Columbia soutiennent que l’entente a jeté les bases d’une coopération internationale visant à limiter les conséquences des changements climatiques.

Les SACO peuvent persister pendant plusieurs siècles dans la stratosphère, mais leur interdiction contribue, d’une certaine manière, au rétablissement de la couche d’ozone, selon l’étude.

« À l’heure actuelle, nous observons une atténuation des changements climatiques liés à ces substances et c’est grâce au Protocole de Montréal qu’elles diminuent dans l’atmosphère », a affirmé l’auteur principal de l’étude et professeur au Département de physique et de mathématiques appliquées à l’Université Columbia, Lorenzo Polvani, dans un communiqué de presse.

Même s’ils concluent que les SACO ont eu des effets indéniables sur le climat de l’Arctique, les chercheurs soulignent l’efficacité de ce traité environnemental.

« Au cours des prochaines décennies, elles seront de moins en moins responsables des changements climatiques, croit Lorenzo Polvani. C’est une bonne nouvelle. »

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