Québec à la rescousse de la minière Stornoway et de la mine Renard

La mine Renard de Stornoway, dans le Nord-du-Québec, est beaucoup moins rentable que prévu. (Stornoway Diamonds)
Québec se prépare à venir à la rescousse de la minière Stornoway. Le gouvernement a adopté un décret pour permettre à Investissement Québec d’acquérir une partie des actifs de la mine Renard – la seule à produire des diamants au Québec – et de verser des sommes supplémentaires afin de lui donner la possibilité de poursuivre ses activités.

Cette mine devait être le grand projet de relance du Plan Nord. Environ un milliard de dollars de fonds publics et privés y ont été investis, dont 440 millions provenant d’Investissement Québec. Mais la chute du prix du diamant et une dette trop élevée ont poussé Stornoway au bord du gouffre.

Pour sauver l’entreprise, Québec pourrait annoncer un plan de soutien dès la semaine prochaine, a confirmé le ministre Pierre Fitzgibbon jeudi soir à RDI économie. Son souhait : préserver les 550 emplois de la mine Renard, dont plusieurs dans la communauté crie.

« Ce que je peux dire ce soir, c’est que nous avons décidé collectivement de sauver la mine et de la garder en opération, et on devrait avoir une annonce à cet effet la semaine prochaine », a-t-il indiqué.

Québec vient à la rescousse de Stornoway et de la mine Renard. Entrevue avec Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec.

Les partenaires devront maintenant s’entendre sur une nouvelle structure de capital. Mais aucun des créanciers de Stornoway ne souhaiterait fermer la mine, selon le ministre. « Parce qu’il y a quand même un potentiel », soutient-il.

M. Fitzgibbon souligne que les problèmes de Stornoway n’ont aucun lien avec la performance de la mine. « Si vous regardez les résultats financiers qui ont été publiés il y a quelques semaines et que vous enlevez le bruit financier [sic], il y a une amélioration importante des opérations. »

Le problème, insiste-t-il, réside surtout dans le marché. Car la valeur du diamant a fondu de moitié entre le début du projet Stornoway, en 2014, et aujourd’hui. En cinq ans, elle est passée de 146 $ US à 76 $ US le carat.

Pierre Fitzgibbon évalue que, quelque part entre 85 $ US et 90 $ US le carat, « l’opération pourrait être à cash flow neutre ». « On n’est pas loin du prix d’équilibre », estime-t-il.

« L’investissement ou le capital qui est requis [aujourd’hui] est relativement minime par rapport au milliard qui a été investi jusqu’à maintenant. […] Mais c’est sûr que l’entreprise ne vaut pas un milliard aujourd’hui. »

Pierre Fitzgibbon, ministre de l'Économie du Québec

Selon le Journal de Montréal, Investissement Québec serait maintenant prêt à convertir en actions de Stornoway un prêt de 125 millions de dollars consenti en 2014, ce qui réduirait les frais d’intérêt de l’entreprise. Mais l’organisme – qui est déjà le plus important actionnaire de l’entreprise, avec 29 % des actions – pourrait aussi injecter des sommes additionnelles pour permettre à la minière de poursuivre ses activités.

La Caisse de dépôt et placement du Québec, le Fonds de solidarité FTQ et le fonds étranger Orion figurent aussi parmi les actionnaires.

Malgré la perspective d’un nouvel investissement public, la valeur de Stornoway Diamonds est restée au plancher, jeudi, à la Bourse de Toronto. L’action a terminé la journée à 1,2 cent.

Jérôme Labbé, Radio-Canada

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