Le réservoir d’eau d’Iqaluit, au Nunavut, sera plein plus tôt que prévu
Un projet de pompage d’urgence visant à transférer de l’eau du lac Sans Nom vers le lac Geraldine, réservoir d’eau potable de la municipalité d’Iqaluit, dans l’est de l’Arctique canadien, atteindra sa cible 10 jours plus tôt que prévu.
La Ville s’était d’abord donnée jusqu’au 15 octobre pour augmenter le niveau du lac Geraldine afin de pourvoir ses besoins en eau. Les précipitations et la baisse de la consommation en septembre permettront toutefois de compléter le pompage aux environs du 5 octobre.
« Les niveaux de pompage ont été très bons et on a eu très peu de problèmes », explique la directrice générale de la Ville, Amy Elgersma.
Cette baisse de la consommation l’étonne parce que celle-ci tend habituellement à augmenter en raison de la rentrée scolaire et du retour des vacanciers à Iqaluit.
La conseillère note toutefois la volonté affirmée des habitants d’économiser l’eau.
« Les gens me disent souvent qu’ils feront tout ce qu’ils peuvent pour diminuer leur consommation et ils me demandent quand le pompage sera terminé et à quel niveau le réservoir est rendu », note-t-elle.
Sécheresse et surconsommation
La Ville travaille également à réparer ses conduites d’aqueduc afin de gaspiller moins d’eau entre le réservoir et les résidences des habitants.
Mme Elgersma demande aussi aux habitants de rapporter toute fuite aux autorités municipales.
Outre la consommation et les fuites, le peu de précipitation des derniers mois compte parmi les causes de la baisse du niveau du lac Geraldine, qui a atteint un « creux historique », indique la Ville.
À la recherche d’une solution durable
Le faible niveau du réservoir à la mi-août laissait craindre le pire aux autorités municipales.
« Si vous m’aviez demandé mon avis, il y a un mois et demi, je vous aurais probablement répondu qu’il faudra bientôt évacuer la municipalité avec l’aide de l’armée », confie Matt Follett, l’un des ingénieurs responsables du projet de pompage.
Selon lui, il faut maintenant s’atteler à trouver une solution permanente, puisque personne ne sait si l’eau pompée dans le lac Sans Nom sera naturellement remplacée.
À l’origine, la municipalité estimait devoir y prélever 500 millions de litres d’eau pour ramener le lac Geraldine à un niveau acceptable.
En 2018 et au printemps 2019, la municipalité avait dû s’approvisionner directement dans la rivière Apex, le principal affluent de son réservoir, afin d’assouvir ses besoins en eau. La sécheresse de l’été a toutefois tari cette source, forçant Iqaluit à se tourner vers le lac Sans Nom.
Avec des informations de Kieran Oudshoorn et Jackie McKay