École virtuelle : la demande d’ordinateurs augmente dans le nord-ouest canadien

Quand Jocelyne Leblanc a appris que les classes se feraient de façon virtuelle d’ici à la fin de l’année, sa réaction a été : « Oh! oh! » raconte-t-elle le sourire aux lèvres.
Jocelyne Leblanc et sa fille, Kira, habitent le secteur du lac Fish, à une vingtaine de kilomètres de Whitehorse, où la connectivité Internet est inexistante, et le réseau cellulaire, très limité.
Jocelyne Leblanc admet que l’enseignante de sa fille s’est montrée très flexible pour adapter le contenu à l’utilisation d’un iPad. Pour elles, c’est l’outil de prédilection.
Demande importante d’ordinateurs
Derrière les bureaux du ministère de l’Éducation, un organisme de remise en état d’ordinateurs usagés est sollicité de toutes parts depuis surtout que les classes se font en ligne.
Le directeur de l’organisme Computers for Schools Yukon, Ean McDonald, explique avoir reçu soudainement une trentaine de demandes de la part d’enseignants ou de directions d’école pour des élèves qui n’ont pas l’équipement à la maison.

L’organisme reçoit les dons d’ordinateurs surtout en provenance des bureaux des gouvernements territorial et fédéral, ou du public par l’entremise des organismes de recyclage. Après la restauration, les ordinateurs de bureau ou les portables sont, soit offerts, soit vendus pour une centaine de dollars en fonction du modèle.
M. McDonald affirme avoir eu de la chance que le gouvernement fédéral se soit départi d’une grande quantité d’ordinateurs portables au moment où la liste d’attente s’est allongée.
« Je crois que le ministère accepte toujours les demandes. Donc, il risque d’y avoir beaucoup plus d’enseignants qui en ont besoin pour leurs élèves. »
Certains font de bonnes affaires
Le propriétaire d’un commerce de vente et d’entretien d’équipement électronique, Trevor Mead-Robins, admet que la situation revêt un aspect positif, un « silver lining », dit-il en anglais.
Ses ordinateurs en particulier sont « extrêmement » recherchés, et il estime que l’augmentation des ventes est de plus de 30 % par rapport à l’an dernier.
« L’école à la maison y est certainement pour quelque chose […] et nous ne sommes pas les seuls à soutenir les gens, les familles et les employés. »
Trevor Mead-Robins ajoute que les demandes pour son service d’entretien et de soutien à distance ont également connu une hausse importante.
L’école moins les avantages
Toutefois, la technologie ne peut pas remplacer l’école. La principale déception pour Kira reste de ne pas pouvoir passer de temps avec ses camarades de classe.
Entre-temps, Jocelyne Leblanc admet que les travaux de la maison avancent beaucoup plus rapidement. « On a même commencé à faire notre bois de chauffage pour l’année prochaine! »