Grands projets d’infrastructures à l’horizon dans le Nord canadien

De façon à atteindre ses objectifs de diminution de la dépendance à l’énergie fossile, le Yukon propose des incitatifs aux rénovations énergétiques de l’ordre de 120 millions de dollars. (Philippe Morin/ Radio-Canada)
L’augmentation de la limite d’emprunt des trois territoires annoncée par le fédéral vendredi dernier annonce la concrétisation prochaine de projets d’infrastructures.

Contrairement aux provinces, les territoires du Nord doivent obtenir une révision de leur limite d’endettement d’Ottawa pour pouvoir emprunter les fonds qu’ils jugent nécessaires.

Ainsi, le Yukon pourra désormais emprunter jusqu’à 800 millions de dollars plutôt qu’un maximum de 400 millions de dollars, la limite qui lui était imposée depuis 2018.

La limite d’emprunt des Territoires du Nord-Ouest passe de 1,3 milliard de dollars à 1,8 milliard de dollars, une première augmentation depuis 2015.

Le Nunavut de son côté pourra emprunter jusqu’à 750 millions de dollars comparativement à 650 millions depuis 2015.

Le Yukon veut passer au vert

Avec sa nouvelle marge d’emprunt, le Yukon entend financer des projets en énergie verte. Présentement, la dette de ce territoire se chiffre à 209 millions de dollars.

Le premier ministre du Yukon, Sandy Silver, serre la main de Justin Trudeau à Ottawa. (Sean Kilpatrick/La Presse Canadienne)
« Nous avons une stratégie très ambitieuse sur les changements climatiques […] Nous avons un plan en énergie renouvelable sur 10 ans avec des projets dont les coûts dépassent 500 millions de dollars […] dont certains en partenariat avec les Premières Nations. »Sandy Silver, premier ministre du Yukon

Le premier ministre Sandy Silver affirme qu’un tel endettement ne se fait pas fait à la légère, mais il croit que les Yukonnais ont à cœur les investissements pour l‘environnement.

« [L’argent] n’a pas à être dépensé, mais il est là et ça nous donne la flexibilité d’aller de l’avant avec des projets d’infrastructure. On peut comparer ça à une famille qui achète son épicerie toutes les semaines, mais qui obtient une hypothèque pour acheter une maison. »

Le député Brad Cathers du parti de l’opposition dénonce une augmentation de la limite de la dette alors que les travaux de l’Assemblée législative sont suspendus en raison de la pandémie.

La session de printemps de l’Assemblée législative du Yukon reprendra l’automne. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
« La décision d’hypothéquer les générations à venir avec une dette massive ne devrait jamais se prendre derrière des portes closes par les membres du cabinet. C’est une décision qui devrait être débattue en chambre. »Brad Cathers, député du Parti du Yukon

Le Parti du Yukon est d’autant plus préoccupé que les arrêtés en vertu de la Loi sur les mesures civiles d’urgence donnent au gouvernement de Sandy Silver pleins pouvoirs dans les dépenses.

« Nous sommes d’avis que certaines mesures [d’urgence] doivent être en place […] mais plus la situation se prolonge, plus il est nécessaire d’avoir un engagement avec le secteur privé et les citoyens et un débat public entourant ces restrictions. »

Territoires du Nord-Ouest et Nunavut

Les deux autres territoires n’ont pas spécifié depuis l’annonce quels projets d’infrastructure iront d’abord de l’avant, mais les communiqués de presse du gouvernement fédéral énoncent dans les deux cas que « cette marge d’emprunt supplémentaire donnera une plus grande souplesse financière pour promouvoir le développement économique ».

Lors du plus récent budget territorial des Territoires du Nord-Ouest, la ministre des Finances Caroline Wawzonek avait affirmé vouloir renégocier la limite d’emprunt de façon à pouvoir investir dans une reprise économique plutôt que de rembourser la dette. Le communiqué de l’annonce réitère sa position.

La ministre des Finances des Territoires du Nord-Ouest, Caroline Wawzonek. (Mario de Ciccio/Radio-Canada)
« Comme les niveaux d’endettement devraient s’approcher de la barre du 1,3 milliard de dollars d’ici 2020‑2021, cette augmentation à 1,8 milliard de dollars donnera à notre gouvernement une marge de manœuvre grandement nécessaire, au moment où nous examinons nos prochains investissements. »Caroline Wawzonek, ministre des Finances des T. N.-O.

La dette du Nunavut s’élève à 452 millions de dollars en date de 2019.

« La marge de manœuvre relative à notre limite d’emprunt territoriale nous permet de mieux planifier nos besoins futurs en matière de dépense, comme pour les grands projets d’infrastructure ou les investissements stratégiques dans notre économie », a affirmé par voie de communiqué le ministre des Finances de ce territoire, George Hickes.

George Hickes est à la fois ministre de la Santé et ministre des Finances du Nunavut. (Beth Brown/CBC)

Avec les informations de Chris Windeyer

Radio-Canada

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