Insatisfactions autour du plan de réouverture des écoles au Nunavut

Des administrations scolaires de district du Nunavut sont insatisfaites des directives formulées dans le plan de réouverture des écoles rendu public vendredi. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Le dévoilement du plan de réouverture des écoles au Nunavut laisse perplexes des administrations scolaires de district, qui s’estiment mal outillées pour mettre en œuvre les directives du gouvernement territorial.

Des administrations scolaires de district, qui sont chargées de la gestion des écoles du territoire, affirment que le ministère de l’Éducation n’a pas pris en compte leurs inquiétudes.

« Nous sommes préoccupés par le manque apparent de soutien et d’engagement à [notre] égard. » James Arreak, directeur général de la Coalition des administrations scolaires de district du Nunavut (CASDN)

Les écoles de la CASDN comptent environ 11 000 élèves répartis dans les 25 communautés du Nunavut.

Renforcement des procédures sanitaires

Vendredi, le ministère de l’Éducation a rendu publique sa stratégie pour le retour en classe des élèves et des enseignants. Quatre scénarios y sont énoncés en fonction de l’apparition de cas de COVID-19 au territoire.

Le plan ordonne notamment aux écoles de limiter les activités de groupes, d’interdire le partage de nourriture entre les élèves et d’établir des protocoles stricts de nettoyage.

Questionné en point de presse sur l’aide financière que son ministère était prêt à octroyer pour la mise en place de ces directives, le ministre de l’Éducation, David Joanasie, a fait savoir qu’il n’avait pas prévu de financement pour l’achat de matériel de nettoyage.

Le ministre de l’Éducation du Nunavut, David Joanasie, a affirmé vendredi qu’il n’avait pas prévu pour l’instant d’octroyer un financement supplémentaire aux administrations scolaires de district. (Beth Brown/CBC)

Bien qu’encline à suivre ces directives, la CASDN juge son budget insuffisant pour fournir à ses écoles ce type de matériel.

Le territoire compte habituellement sur le transport maritime pour s’approvisionner durant l’été à des coûts inférieurs à ceux du transport aérien.

« Les commandes qui ne passent pas par le transport maritime coûtent extrêmement cher », indique le président de l’Administration scolaire du district d’Iqaluit (ASDI), Doug Workman, qui chapeaute quatre écoles de la capitale territoriale.

« L’autre grand problème concerne l’accès à tout ce matériel de nettoyage. Nous sommes dans une région éloignée du Canada […] donc nous devons habituellement nous approvisionner en équipement huit-neuf mois, voire un an, à l’avance. » James Arreak
Des conteneurs de transport maritime remplis de denrées alimentaires sont acheminés durant l’été dans des communautés du Nunavut. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

L’autre grande lacune du plan, disent-ils, est le manque de clarté de certaines directives, comme celle sur la distanciation physique entre les élèves.

« Certaines classes sont très denses […] alors il sera difficile pour plusieurs écoles de séparer les élèves les uns des autres. » James Arreak
« Il y a la problématique de l’espace, mais aussi celle de la transition entre les différents scénarios [du plan] : comment les administrations scolaires de district pourront-elles participer à ce processus? »
Collaboration difficile

La CASDN et l’ASDI auraient souhaité être davantage consultées par le ministère de l’Éducation lors de l’élaboration du plan de réouverture des écoles.

« On se demande parfois : sommes-nous vraiment des partenaires? »James Arreak
Le directeur général de la Coalition des administrations scolaires de district du Nunavut, James Arreak, aurait souhaité une meilleure collaboration avec le ministère de l’Éducation. (Travis Burke/CBC)

Le 21 juillet, le ministère de l’Éducation a organisé une rencontre virtuelle avec des représentants des administrations scolaires de district du territoire pour finaliser la dernière mouture de son plan de réouverture.

« La CASDN a travaillé avec le ministère sur l’élaboration du plan de réouverture des écoles, une période durant laquelle elle nous a fait part de ses commentaires et de ses préoccupations. »David Joanasie, ministre de l'Éducation

Il assure par ailleurs que la CASDN n’a pas communiqué avec son ministère depuis la rencontre virtuelle du 21 juillet.

Un accueil favorable de la commission scolaire francophone

Le président de la Commission scolaire francophone du Nunavut (CSFN), Mathieu Parker, ne partage pas la même déception que ces homologues.

« On n’a pas de préoccupations avec l’approche […] et je pense que c’est la bonne façon de procéder à ce stade-ci. »Mathieu Parker, président de la Commission scolaire francophone du Nunavut (CSFN)

La CSFN administre l’école des Trois-Soleils, la seule école francophone du territoire.

L’École des Trois-Soleils accueille une centaine d’élèves de la maternelle à la 12e année sous la responsabilité de la Commission scolaire francophone du Nunavut. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
« Les élèves et l’équipe [de l’] école ont vraiment hâte de reprendre les activités donc on était contents de voir que la phase 1 [implique] un retour des activités sans mesures extraordinaires. »Mathieu Parker

La  souhaiterait toutefois recevoir une aide financière du ministère de l’Éducation pour se procurer du matériel supplémentaire de nettoyage.

Avec les informations de Jackie Mckay

Matisse Harvey, Radio-Canada

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