Les députés des Territoires du Nord-Ouest vont choisir un nouveau ministre après la destitution de Nokleby

« J’ai perdu confiance dans la ministre et sa capacité à assumer ses responsabilités », a affirmé la première ministre Caroline Cochrane. (Mario de Ciccio/Radio-Canada)
Les membres de l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest seront de retour en Chambre lundi afin de discuter de la possibilité de renvoyer la ministre sans portefeuille Katrina Nokleby du Conseil exécutif et de choisir un nouveau ministre pour la remplacer.

Les communications de l’Assemblée législative ont indiqué vendredi que le président de l’Assemblée, Frederick Blake fils, avait convenu qu’une reprise précoce de la session législative lundi était dans l’intérêt public, sans toutefois en confirmer la raison.

La députée de Yellowknife Centre, Julie Green, avait auparavant indiqué sur Facebook que c’était afin de renvoyer la ministre du Conseil exécutif et de choisir son remplaçant.

La première ministre et les membres de l’Assemblée législative sont jusqu’à maintenant restés silencieux sur les raisons qui ont mené à la rétrogradation de la ministre de l’Infrastructure, de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement, mercredi.

Dans un communiqué, la première ministre avait simplement indiqué avoir perdu confiance dans la capacité de Katrina Nokleby à assumer ses responsabilités.

La première ministre Caroline Cochrane n’a pas souhaité commenter sa décision. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Comment destituer une ministre aux Territoires du Nord-Ouest

Aux Territoires du Nord-Ouest, la première ministre attribue les portefeuilles aux membres du Conseil exécutif, mais c’est l’ensemble des députés qui choisissent les ministres lors d’un vote secret.

Une motion de censure devra être déposée devant la Chambre pour permettre aux députés de voter pour ou contre la destitution de Katrina Nokleby.

Si la motion passe, le processus de sélection d’un sixième ministre sera enclenché.

Parmi les 6 ministres, 2 sont choisis parmi les députés des régions du nord du territoire, 2 autres parmi les députés du sud et les 2 derniers parmi les députés de la région de Yellowknife.

Comme Katrina Nokleby était l’une des deux ministres de la région de Yellowknife, le prochain ministre devrait être choisi parmi les quatre autres députés de Yellowknife.

Il est possible, mais peu probable, qu’une majorité de députés rejettent la motion de censure. Katrina Nokleby resterait ainsi une membre du Conseil exécutif sans responsabilités.

Katrina Nokleby pourrait aussi choisir de quitter son poste.

Des raisons toujours nébuleuses

Depuis mercredi, la première ministre, Katrina Nokleby et tous les députés de l’Assemblée législative ont refusé de commenter la décision de la première ministre.

Le travail de Katrina Nokleby avait été critiqué en mai. Des députés avaient même introduit une motion de censure contre elle, mais l’avaient retirée avant d’en venir au vote à la Chambre.

Les députés n’ont jamais voulu expliquer concrètement ce qu’ils reprochaient à la ministre, mais avaient laissé entendre un manque d’expérience.

« Le public a le droit de savoir »

L’ancien député défait et ancien ministre de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement Dave Ramsay a dit ne pas être surpris du mutisme des membres de l’Assemblée législative. Selon lui, les députés ont tendance à ne pas vouloir écorcher leurs collègues.

Il croit cependant que le public a le droit de savoir ce qui se passe derrière les portes fermées de l’Assemblée législative.

« Pour la deuxième fois en trois mois, le public ne sait vraiment pas ce qui se passe. Le public a le droit de savoir et mérite de savoir. » Dave Ramsey, ancien ministre aux Territoires du Nord-Ouest

Même position du côté de l’ancien député Kieron Testart dans un texte d’opinion publié par CBC.

S’il est vrai que [Caroline] Cochrane a parfaitement le droit d’utiliser ses pouvoirs de cette manière, ne pas fournir une explication satisfaisante ne crée que des spéculations inutiles qui permettent aux gens de créer leurs propres récits et se transforment rapidement en quelque chose [qui divise], écrit-il.

Le directeur général de la Chambre des mines des T.N.-O. et du Nunavut, Tom Hoefer, qui avait apporté son soutien à la ministre Nokleby lors de la motion de censure, espère aussi avoir des réponses de la part de la première ministre.

Selon lui, l’industrie a besoin plus que jamais du soutien du gouvernement.

« Ce sont probablement les pires moments que nous ayons vécus dans le Nord du point de vue sanitaire et économique, dit-il. Avoir des bouleversements au milieu de tout cela vient poser la question de l’incertitude. » Tom Hoefer, directeur général de la Chambre des mines des T.N.-O. et du Nunavut

Ce sont probablement les pires moments que nous ayons vécus dans le Nord du point de vue sanitaire et économique, dit-il. Avoir des bouleversements au milieu de tout cela vient poser la question de l’incertitude.

Avec des informations de Danielle d’Entremont et de Kate Kyle

Mario De Ciccio, Radio-Canada

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