Northwestel jouit d’un quasi-monopole dans le Nord canadien, dénonce le sénateur du Nunavut
Le sénateur du Nunavut s’insurge des sommes fédérales octroyées au fournisseur de services Internet et de téléphonie Northwestel alors que, selon lui, l’entreprise jouit d’un quasi-monopole en matière de télécommunications dans le Nord.
Northwestel, une filiale de Bell, est le principal fournisseur de services Internet et de téléphonie dans le nord du pays. Plusieurs de ses compétiteurs doivent faire appel à ses infrastructures alimentées par un réseau satellite pour être en mesure d’offrir à leur tour des services de connectivité.
En vertu d’ententes avec le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et le gouvernement fédéral, qui lui ont octroyé plusieurs financements au cours des dernières années, Northwestel est tenue d’offrir aux autres fournisseurs de services un accès à ses installations.
« Un manque de concurrence »
« Northwestel reçoit des sommes significatives [du gouvernement] du Canada », indique le sénateur Dennis Patterson.
Le 12 août, le CRTC a annoncé qu’il allouerait un financement de plus de 72 millions de dollars à Northwestel pour améliorer l’accès à une connectivité Internet aux résidents du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest.
Concurrence difficile
Le directeur de l’expansion chez SSi Micro, Dean Proctor, abonde dans le même sens. L’entreprise, qui dessert les 25 communautés du Nunavut, est la principale concurrente de Northwestel au territoire.
Parmi les difficultés auxquelles se heurte SSi Micro, Dean Proctor cite les prix élevés imposés par Northwestel pour l’accès à ses infrastructures et la « mauvaise qualité » des services ainsi obtenus.
Il ajoute que SSi Micro doit aussi conjuguer avec une hausse de la demande en connectivité Internet.
Dans un échange de courriels, Northwestel affirme donner accès à ses installations aux autres fournisseurs nordiques de services Internet.
En 2017, l’entreprise a reçu une enveloppe de 49,9 millions de dollars d’Ottawa pour améliorer la connectivité Internet des 25 communautés du Nunavut. Cette somme lui a servi à mettre sur pied son projet Tamarmik Nunaliit qui visait, entre autres, à construire de nouvelles stations terriennes de communications par satellite.
« Le réseau satellite de Tamarmik Nunaliit est un réseau dont l’accès est entièrement ouvert, affirme le porte-parole de Northwestel, Andrew Anderson. Pour être clair, Northwestel et Bell ne sont pas les seuls à [l’]utiliser », dit-il.