Les glaciers du Canada sont plus épais que prévu
Contrairement à ce qui avait été supposé jusqu’ici, les glaciers du Canada seraient en fait bien plus épais, selon les conclusions d’une étude publiée en septembre dans le Journal of Glaciology.
L’équipe de spécialistes, dirigée par Ben Pelto, étudiant en doctorat à l’Université de la Colombie-Britannique, est allée mesurer l’épaisseur de cinq glaciers situés dans l’Ouest du pays, soit 670 000 kilomètres carrés répartis en Colombie-Britannique et dans sept États américains. Les expéditions en traineaux ont été menées entre 2015 et 2018 durant la saison printanière.
Les résultats colligés sur 15 % de la superficie du bassin montrent que les glaciers sont en moyenne 38 % plus épais que les enquêtes menées jusqu’ici. « L’étude fournit une nouvelle estimation de l’épaisseur de la glace concernant les glaciers dans la partie canadienne du bassin du fleuve Columbia », note l’étude en question.
Pour les scientifiques, l’objectif de cette étude est d’avoir une vision plus « complète » de la situation en ce qui concerne la fonte des glaciers. « Nous le faisons en incorporant de nouvelles mesures de l’épaisseur de la glace obtenues par radar de pénétration des glaciers du bassin du fleuve Columbia », peut-on lire dans l’étude.
Les experts savent qu’un examen précis de l’épaisseur de la glace demeure un véritable défi pour les glaciologues, car il nécessite souvent des mesures au sol, contrairement à l’observation de zones couvertes de glace, plus facile à analyser à partir d’images aériennes ou satellitaires.
Pour pouvoir estimer le volume total de glace dans la région, les chercheurs de l’étude ont utilisé les récentes technologies radars de pénétration de la glace tout en comparant leurs données avec celles contenues dans les rapports antérieurs.
Les glaciers continuent à rétrécir, indiquent les chercheurs. Ce phénomène qu’ils estiment quasiment irréversible nécessite la mise à jour « urgente » des inventaires sur l’état des glaciers de la planète « afin de saisir non seulement l’évolution de la superficie des glaciers, mais aussi celle des connexions à mesure que les glaciers se fragmentent et que leurs affluents cessent de contribuer au flux de glace. »