L’augmentation des orages en Arctique est-elle un signe de l’accélération du réchauffement climatique?

Selon une nouvelle étude, les éclairs pourraient devenir deux fois plus fréquents en Arctique d’ici la fin du siècle. Les scientifiques craignent que la multiplication de la foudre dans la région multiplie les incendies aggravant ainsi le réchauffement climatique.
Pour les chercheurs de l’Université de Californie à Irvine, aux États-Unis, dont les hypothèses ne font toujours pas l’unanimité auprès de la communauté scientifique, l’augmentation des orages dans la région est un signe inquiétant des bouleversements climatiques.
La foudre est un indicateur et un moteur du changement climatique, indique l’étude publiée le 5 avril dans la revue spécialisée Nature Climate Change. C’est à l’aide d’observations satellitaires fournies par la NASA que les experts ont pu constater que la configuration des éclairs d’été au-dessus des régions circumpolaires septentrionales pouvait déclencher des incendies.
La hausse du nombre de feux de forêt pourrait également favoriser la fonte du pergélisol, précisent les experts, ajoutant que cela équivaudrait à ouvrir une véritable « boîte de Pandore ». Rappelons que les orages sont un phénomène habituellement très rare dans le cercle polaire.
« Le pergélisol stocke beaucoup de carbone organique qui, s’il fond, se transforme en gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone et le méthane, qui, une fois libérés, accentueront le réchauffement », explique le professeur James Randerson et l’un des coauteurs de l’étude.
L’étude précise que les bulletins météorologiques de l’Arctique en été vont ressembler à ceux que l’on observe aujourd’hui loin au sud, où les orages dits « électriques » sont plus fréquents.
Randerson raconte que 2015 avait été une année d’incendie « exceptionnelle » en raison d’un « nombre record de départs d’incendies » en Alaska. « Une chose qui nous a fait réfléchir, c’est que la foudre était responsable de ce nombre record d’incendies », a-t-il ajouté.
Outre la fonte du pergélisol, les conséquences de ces incendies pourraient être très graves pour les écosystèmes entraînant la disparition de la végétation que constitue la toundra. « Les incendies brûlent les herbes courtes, les mousses et les arbustes qui sont des éléments importants des écosystèmes de la toundra arctique », conclut M. Randerson.