L’éducation en langue inuit dans le Nord canadien devra attendre

L’Assemblée législative du Nunavut a conclu sa session de printemps lundi, avec un jour d’avance. (Jane Sponagle/Radio-Canada)
Les députés du Nunavut ont conclu leur session législative du printemps en approuvant un projet de loi qui prévoit un délai de trois ans pour la mise en œuvre des règlements sur la langue d’enseignement du ministère de l’Éducation.

Le projet de loi 7, qui a déjà reçu la sanction de la commissaire du Nunavut, suspend l’article 24 de la Loi sur l’éducation et la plupart des règlements existants sur la langue d’enseignement.

L’objectif est de donner au ministère plus de temps pour élaborer les règlements sur l’inuktut comme langue d’enseignement.

Lundi, la ministre de l’Éducation Pamela Gross a défendu le besoin d’un délai devant ses collègues de l’Assemblée législative. « Le projet de loi 7 ne retarde pas la confection d’un curriculum du Nunavut et ne change rien pour les élèves actuels », a-t-elle dit.

Pamela Gross affirme que le ministère de l’Éducation a besoin de plus de temps pour mettre en oeuvre son projet d’inuktut comme langue d’instruction au territoire. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

George Hickes, le député pour Iqaluit-Tasiluk, affirme que cette volonté d’obtenir plus de temps apparaît comme nécessaire, mais « met l’Assemblée dans une position délicate qui fait que nous n’avons d’autre choix que de passer cette législation contre notre souhait ».

Joe Savikataaq, l’ancien premier ministre et député actuel pour Arviat Sud, est « peu content du retardement ». La Loi sur l’Éducation est entrée en vigueur en 2020 pendant son mandat.

Dans une lettre à la sous-ministre Rebecca Hainnu, la directrice de Nunavut Tunngavik Inc., Kilikvak Kabloona, dit que son organisme ne soutient pas « la sanction législative de nouveaux retards dans la mise en œuvre des possibilités d’enseignement dans la langue inuktut ».

De nombreux projets d’infrastructure en cours

Lundi, les députés ont également voté pour aller de l’avant avec 130 projets d’infrastructure.

Ils ont notamment approuvé le projet de loi 1, soit des fonds supplémentaires de 162,3 millions de dollars, présenté par le ministre des Finances Lorne Kusugak.

« Si l’assemblée n’approuve pas ces crédits, tout financement d’immobilisations approuvé précédemment pourrait s’effondrer et le gouvernement du Nunavut devrait annuler ces projets ou reporter les travaux jusqu’à ce que les crédits soient disponibles », explique M. Kusugak.

Le vote du projet de loi 1 permet notamment au projet d’élargissement de l’aéroport de Rankin Inlet de rester en vie.

Le travail sur le projet d’agrandissement de l’aéroport de Rankin Inlet se poursuivra, car les députés du Nunavut ont voté pour reporter le projet dans le budget d’immobilisations de 2022-2023. (Jane George/CBC)

Si le coût au départ du projet était estimé à 66,6 millions de dollars, il a depuis augmenté. Selon le ministre, il a maintenant atteint 84,4 millions de dollars.

Des fonds supplémentaires sont également nécessaires pour remplacer le bureau du hameau de Sanikiluaq, gravement endommagé par une tempête en septembre dernier.

L’offre la plus basse s’élevait à 15,9 millions, soit 2,9 millions de plus que le montant approuvé, précise M. Kusugak.

Le ministre souhaitait aussi que les députés approuvent une dépense supplémentaire de 11,5 millions pour des entrepôts sécurisés pour l’alcool et le cannabis. Selon lui, la Commission des alcools et du cannabis remboursera le gouvernement du Nunavut pour cette dépense.

La session législative du printemps a pris fin lundi, soit un jour plus tôt que prévu. La prochaine session est prévue le 27 octobre.

Avec les informations de Jane George

Radio-Canada

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