Le Grand Nord canadien honore la mémoire des pensionnaires de Kamloops

Des gestes commémoratifs ont été faits dans chacun des trois territoires du Grand Nord en mémoire des enfants du pensionnat autochtone de Kamloops. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Dans les trois territoires du Grand Nord, les gestes commémoratifs se sont multipliés à la mémoire des 215 enfants dont les restes ont été retrouvés enterrés sur le site d’un ancien pensionnat autochtone de Kamloops, en Colombie-Britannique.

Des chaussures ont ainsi été déposées sur les parvis des trois cathédrales des territoires, et des drapeaux ont été mis en berne.

Selon le rapport de la Commission de vérité et réconciliation, 252 enfants des Territoires du Nord-Ouest, 74 du Yukon, et 15 du Nunavut sont morts dans les pensionnats autochtones.

Yukon

À Whitehorse, certains ont veillé toute la nuit de dimanche à lundi sur les marches de la cathédrale Sacré-Coeur pour s’assurer que les objets, et leur mémoire, ne seraient pas dérangés.

Les chaussures d’enfants s’empilent devant la cathédrale Sacré-Cœur où certains veillent. (Vincent Bonnay/Radio-Canada)

Une cérémonie a par ailleurs rassemblé de nombreux Yukonnais ce week-end, et une autre procession doit se tenir lundi après-midi.

La chef du conseil de la Première Nation de Carcross-Tagish, Linda Dickson, a souligné que cette découverte ravivait une plaie pour sa communauté. Le village de Carcross a abrité le pensionnat autochtone de Choutla. Linda Dickson demande une enquête sur tous les sites des pensionnats au pays.

Le gouvernement du Yukon a annoncé que les drapeaux des édifices territoriaux demeureront en berne pendant 215 heures, une heure pour chaque enfant dont les restes ont été découverts sur le site du pensionnat de Kamloops. (Vincent Bonnay/Radio-Canada)

Dans un communiqué, le premier ministre Sandy Silver a annoncé que les drapeaux des bâtiments territoriaux demeureraient en berne pendant 215 heures, soit environ neuf jours.

« La douleur causée par les pensionnats autochtones est partie prenante de notre société aujourd’hui. Nous devons reconnaître cet aspect honteux de notre identité nationale et renforcer notre intention de faire avancer la réconciliation […] Ces atrocités sont choquantes, mais nous ne pouvons pas les ignorer. »

Les drapeaux de nombreux édifices de Whitehorse étaient en berne lundi en hommage aux enfants du pensionnat autochtone de Kamloops. (Vincent Bonnay/Radio-Canada)
Territoires du Nord-Ouest

Aux Territoires du Nord-Ouest, le chef de la nation dénée, Norman Yakeleya, s’est pour sa part interrogé sur le nombre de sites semblables qui pourraient exister ailleurs au pays, voire dans les territoires.

« Où est-ce que cela se termine? Qui devra rendre des comptes? Qui est responsable de ces morts qui ne sont pas encore connues? Y aura-t-il des accusations, des accusations criminelles? Qui comparaîtra devant la justice et comment », a lancé Norman Yakeleya en entrevue sur les ondes de CBC North.

Le parvis de la cathédrale St-Patrick’s, de Yellowknife, s’est transformé pendant la fin de semaine à la mémoire des enfants disparus de Kamloops. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

Pour sa part, la première ministre ténoise, Caroline Cochrane, s’est levée à la Chambre lundi pour présenter ses condoléances : « Il ne s’agit pas seulement d’un chapitre sombre de l’histoire canadienne. [Ce chapitre] fait partie de notre présent, puisqu’il continue de vivre à travers les traumatismes intergénérationnels qui ont touché les Autochtones pendant des décennies. »

Nunavut

Au Nunavut, dimanche, le gouvernement a placé ses drapeaux en berne, suivant ainsi l’élan d’autres établissements, notamment du gouvernement fédéral. « Cette découverte, a affirmé le premier ministre Joe Savikataaq, laisse les Autochtones le cœur brisé et en deuil. »

Des paires de chaussures ont été déposées devant la cathédrale Saint-Jude à Iqaluit. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

« Il est extrêmement important de se souvenir des générations de vies qui ont été effrayées, ruinées et prises dans les pensionnats », a dit le maire d’Iqaluit Kenny Bell dans un communiqué. Il demande à Ottawa de poursuivre le travail de la Commission de vérité et réconciliation.

Ligne bilingue de soutien aux survivants des pensionnats autochtones : 1 866 925-4419

Radio-Canada

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