En Islande, les changements climatiques mettent en péril le plus grand glacier du pays
Avec une superficie de 8300 kilomètres carrés, le Vatnajökull fait partie des plus imposants glaciers du continent européen. Mais la hausse des températures pourrait bientôt hypothéquer son avenir puisqu’en seulement 90 ans, ce monstre de glace a déjà reculé de neuf kilomètres.
La fonte du glacier, dont le nom en islandais signifie « glacier des eaux », s’accélère selon les données des équipes scientifiques sur place. Plusieurs images qui ont circulé cette semaine dans les réseaux sociaux ont montré le déversement alarmant d’une crue située sous la calotte glaciaire du Vatnajökull et qui a forcé l’intervention des autorités islandaises.
D’après les derniers chiffres communiqués par l’Office météorologique islandais, elle perd de 150 à 200 km de glace depuis 1989 et sa superficie s’est réduite de plus de 400 km. À ce titre, le glacier fond plus vite qu’il ne peut récupérer. Les experts montrent du doigt les changements climatiques.
Les découvertes préoccupantes se succèdent. Des chercheurs ont annoncé avoir récolté des microplastiques dans le Vatnajökull, le deuxième glacier le plus vaste d’Europe après l’Austfonna dans l’archipel du Svalbard. C’est la première fois qu’une telle pollution est mise à jour dans cette zone.
L’impact des microplastiques soulève plusieurs questions parmi les scientifiques. D’après les chercheurs, cette pollution pourrait accélérer le recul de ces masses de glace et la montée du niveau des océans.
Notons que l’ensemble des glaciers de l’Islande est menacé de disparition d’ici 2200. Si l’on en croit une étude publiée dans la revue spécialisée Jökull, ils ont perdu environ 750 kilomètres carrés de surface depuis le début des années 2000. Cette fonte accélérée représente 7 % de leur superficie totale.
Même constat à l’échelle mondiale : les quelque 220 000 glaciers de la planète ont perdu 267 milliards de tonnes de glace en moyenne chaque année entre 2000 et 2019. Une importante étude publiée dans la revue scientifique Nature indiquait que les glaciers de l’Alaska, des Alpes et de l’Islande font partie de ceux qui ont récemment rétréci le plus vite.