Les villes côtières arctiques de l’Alaska seront de plus en plus touchées par d’importantes inondations, selon une experte

Hausse des températures, fragilité des sols et inondations à répétition : la crise climatique fait pression sur les communautés arctiques de l’Alaska. (Joe Raedle/Getty Images)
L’érosion des côtes et l’affaissement des terres entraînés par le dégel du pergélisol pourraient conduire à une vaste inondation d’eau de mer dans plusieurs communautés du nord de l’Alaska d’ici 2100, prévient une scientifique de l’Université de l’Alaska à Fairbanks (UAF).

Louise Farquharson, professeure à l’Institut géophysique de l’université, a dévoilé ses projections à long terme pour les communautés de l’Arctique en Alaska, notamment celles de Point Lay, Wainwright, Kaktovik et Utqiaġvik.

Son travail comprend une évaluation de l’impact des tapis de gravier, qui absorbent la chaleur plus rapidement que la mousse et la tourbe des terres de la région. Les recherches ont également utilisé le pire scénario du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans le cas où il n’y aurait aucun changement significatif dans la production mondiale de dioxyde de carbone.

Selon ce scénario catastrophe, l’augmentation de la température du sol dans les communautés examinées par la scientifique est de 10 à 14 degrés entre 2020 et 2100 pour un terrain dans son état naturel. Dans la région arctique de l’Alaska, cela entraînerait une fonte importante du pergélisol et un affaissement de la surface du sol.

« Ce qui est intéressant, c’est qu’il semble que les inondations par eau de l’océan seront un processus plus important que la simple érosion côtière du sommet des falaises », a déclaré Mme Farquharson.

Elle ajoute toutefois que ses résultats sont préliminaires. « Les taux d’érosion vont entraîner une certaine perte de terres, mais elle est insignifiante par rapport à la quantité de terres qui pourraient être perdues si nous avons autant d’inondations que nos premières estimations le suggèrent. »

L’experte en géomorphologie indique qu’il faut s’attendre à un réchauffement important dans les zones naturelles et les zones de gravier, « ce qui entraînera un dégel, un affaissement et des inondations », a-t-elle précisé.

Mme Farquharson a travaillé en collaboration avec Dmitry Nicolsky et Vladimir Romanovsky au laboratoire de pergélisol de l’Institut de géophysique de l’UAF. Notons que la National Science Foundation a financé cette recherche, qui fait partie de son programme baptisé « Navigating the New Arctic ».

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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