La base de recherche de Cambridge Bay, dans l’Arctique canadien, rouvre ses portes

La Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique (SCREA) a rouvert ses portes. (Jane George/CBC)
Après une fermeture due à la pandémie de COVID-19, la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique (SCREA), située à Cambridge Bay, au Nunavut, rouvre au public et aux chercheurs.

Cette pause forcée a permis aux chercheurs de faire appel à la communauté de Cambridge Bay pour les aider à collecter leurs données et elle a également permis au personnel de la station d’améliorer la préparation des nouvelles installations, affirme Martin Léger, le directeur des laboratoires de la station.

Ce dernier a d’ailleurs passé le temps en élaborant des protocoles de sécurité et de santé pour l’utilisation des laboratoires.

« On ne peut pas simplement arriver dans l’installation, on a besoin de règles pour que les activités soient faites de manière sécuritaire pour les personnes qui travaillent. »

La base de recherche a ouvert environ six mois avant le début de la pandémie, en août 2019. Elle a fermé ses portes tout comme les autres installations fédérales au début de 2020.

Il s’agit d’un élément central de la stratégie arctique de l’ancien premier ministre Stephen Harper centrée sur la compréhension des effets des changements climatiques. Sa construction a coûté 250 millions de dollars.

Une occasion de développer les équipements

Cette interruption inattendue a été une sorte de bénédiction, croit Chris Arko, le responsable des données scientifiques et de l’informatique à la station. Il a ainsi eu le temps de mieux préparer la base pour répondre aux besoins des chercheurs, entre autres, en installant un puissant réseau wi-fi public avec une capacité qu’il qualifie d’inégalée dans le Nord.

Martin Léger, le responsable des laboratoires de la station, s’entretient avec Chris Arko, qui apparaît sur l’écran du robot mobile STRETCH. (Jane George/CBC)

Chris Arko s’est aussi penché sur divers projets ayant une utilité directe pour les chercheurs, comme un système informatisé 3D doté d’une imprimante pouvant produire des pièces en plastique et même des lunettes de protection contre le soleil.

La base possède dorénavant un robot mobile du nom de STRETCH, abréviation de Super Telepresence Robot for Exploring the Canadian High Arctic Research Station. Il est équipé d’un écran connecté qui peut être utilisé pour communiquer avec des personnes à l’extérieur de Cambridge Bay pour obtenir de l’aide lors de réparations ou encore pour des discussions entre chercheurs.

Quiconque possède un accès Internet, où qu’il ou elle se trouve, peut contrôler le robot, dont l’écran est fixé à un bâton relié à une base roulante et autoéquilibrante, comme l’explique Chris Arko.

« Tout ce qui semblait possiblement en mesure d’être fait dans [la série télévisée futuriste] Star Trek en 1993, nous pouvons plus ou moins le faire aujourd’hui. »

Le bâtiment de recherche principal de la station accueille désormais des groupes extérieurs, comme ce rassemblement de jeunes chercheurs arctiques dans son atrium. (Jane George/CBC)

Chris Arko a également créé une visite virtuelle du camp de recherche voisin de la station, qui permet aux chercheurs de se familiariser avec ses règles de sécurité et sa disposition avant leur arrivée.

Retour des chercheurs

Brent Else, un chercheur de l’Université de Calgary, est à la SCREA. Il s’intéresse aux effets des gaz à effet de serre sur l’environnement marin et participe à une grande étude internationale sur la question.

Il est sur place pour récolter des échantillons. Il se rend sur la mer gelée pour y découper des carottes de glace. L’étude de la composition de ces carottes permet de comprendre quelle est la quantité de dioxyde de carbone relâchée ou stockée dans les eaux autour de Cambridge Bay.

Brent Else, un scientifique spécialiste de l’Arctique marin et atmosphérique de l’Université de Calgary. Il se trouve à Cambridge Bay pour la première fois depuis 2020. (Jane George/CBC)

Comme de nombreux scientifiques, il n’a pas pu se rendre dans la station l’année dernière.

« La pandémie nous a causé quelques problèmes, mais, heureusement, nous avons pu maintenir la collecte des échantillons en tissant des liens avec les techniciens vivant dans le coin et l’association des chasseurs et trappeurs. »

Brent Else prévoit rester à Cambridge Bay jusqu’au début du mois de juin, quand la couche de glace sera trop instable pour qu’on puisse s’y déplacer.

Toutefois, ses recherches vont se poursuivre pendant encore plusieurs années, car il cherche à établir des tendances au fil du temps.

Avec les informations de Jane George

Radio-Canada

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