L’Armée du Salut à Yellowknife veut des mesures pour combattre la crise du logement

Un homme derrière deux micros regarde devant lui.
Tony Brushett, directeur général de l’organisme à Yellowknife, demande des solutions adaptées aux populations les plus vulnérables. (Photo : L’Aquilon)

Le directeur exécutif de l’Armée du Salut de Yellowknife, Tony Brushett, s’est adressé au Comité du développement social de l’Assemblée législative, pour présenter une analyse sans concession de la crise du logement dans les Territoires du Nord-Ouest (T.-N.-O.).

Son intervention centrée sur le logement comme un droit fondamental a mis en lumière l’urgence de solutions adaptées pour répondre aux besoins diversifiés des populations les plus vulnérables.

Il a défini le logement adéquat comme étant bien plus que « quatre murs et un toit au-dessus de la tête », soulignant qu’il s’agit de fournir « un foyer et une communauté sûrs et sécurisés dans lesquels vivre en paix et dans la dignité ».

Il s’est appuyé sur la Loi sur la Stratégie nationale sur le logement de 2019, qui reconnaît le logement comme un droit, plaidant pour des politiques qui donnent la priorité aux groupes les plus vulnérables.

Tony Brushett a été franc sur les défis auxquels l’Armée du Salut est confrontée pour fournir des services.

Ici, dans les T.-N.-O., nous sommes généralement chargés de loger les individus les plus difficiles à loger : les populations vulnérables et les sans-abri, a-t-il déclaré.

Malgré les efforts de l’organisation, il admet que les modèles d’hébergement actuels sont inadéquats.

Il n’y a presque aucune chance d’avoir une conversation significative ou un suivi pour déterminer si une personne peut survivre en dehors de la vie en refuge et passer à quelque chose de plus stable, a-t-il ajouté.

Une grande partie de son intervention a porté sur les défaillances systémiques qui contribuent à la persistance de l’itinérance.

Il a souligné les insuffisances des logements de transition, expliquant que la durée limitée du soutien force souvent les individus à retourner dans des situations précaires.

« Lorsque le séjour maximum de trois ans est atteint dans le logement de soutien, nous n’avons d’autre choix que de les libérer du programme », a déploré M. Brushett.

Ce cycle, a-t-il noté, conduit souvent les individus à retourner dans le système de refuge, ce qui exacerbe leur vulnérabilité.

Tony Brushett est le directeur de l’Armée du Salut à Yellowknife. En poste depuis juillet 2023, il dit qu’il a été choqué de voir à quel point la capitale ténoise est aux prises avec des problèmes criants d’itinérance. « Quand je suis arrivé ici, j’ai réalisé que c’est bien pire ici qu’ailleurs », dit-il. (Radio-Canada/Félix Lebel)

Soutien en santé mentale

La question du soutien insuffisant en matière de santé mentale et de toxicomanie a également été un thème central de sa présentation.

Il a critiqué l’absence de services complets, affirmant que « le système n’est pas du tout conçu pour réussir pour cette population ».

Il a noté que de nombreuses personnes se retrouvent dans ces programmes davantage en raison de l’absence d’autres options de logement que pour le traitement de leurs conditions, une situation qu’il a décrite comme terriblement inadéquate.

Il a également appelé à une approche plus coordonnée pour lutter contre l’itinérance, avec notamment une plus grande collaboration entre les entités gouvernementales, les ONG et les communautés autochtones.

Il a souligné l’importance de respecter les connaissances et le leadership autochtones dans la création de solutions qui reflètent les besoins uniques et la culture des populations locales.

La culture ici est différente de ce qu’elle serait si nous mettions cela en place à Calgary ou à Saint-Jean, Terre-Neuve, a noté Brushett, soulignant la nécessité de solutions de logement culturellement appropriées dans les T.-N.-O.

Un véhicule est stationné devant le bâtiment de l'Armée du Salut à Yellowknife.
Le bâtiment de l’Armée du Salut à Yellowknife. (Kory Siegers/CBC)

Malgré les réalités sombres présentées, Tony Brushett a montré un optimisme prudent quant à la possibilité de progrès avec le financement et la collaboration appropriés. Il a fait référence à des modèles réussis dans d’autres régions du Canada, plaidant pour leur adaptation dans les T.-N.-O.

« Il existe de nombreuses approches différentes qui peuvent être adoptées. L’Armée du Salut en connaît certaines, et je suis sûr que des organisations comme le YWCA, qui sont présentes dans tout le Canada, en connaissent également d’autres », a-t-il dit.

L’intervention s’est terminée par un appel à l’action : Brushett a exhorté tous les niveaux de gouvernement et les partenaires communautaires à s’unir pour résoudre la crise du logement.

Nous devons tous nous mettre d’accord sur ce à quoi ressemble le logement pour les populations vulnérables, car en ce moment, nous ne le sommes pas, a-t-il déclaré, tout en mettant de l’avant la nécessité d’une réponse plus fonctionnelle et empathique à l’itinérance dans les Territoires du Nord-Ouest.

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