La délégation russe, grande absente des Jeux d’hiver de l’Arctique
De jeunes athlètes venus des quatre coins du nord circumpolaire sont réunis à Wood Buffalo, en Alberta, pour les 26es Jeux d’hiver de l’Arctique. Pour la première fois en 20 ans, les athlètes de la péninsule du Yamal, en Russie, ont dû rester en retrait après avoir été exclus.
En mars 2022, peu de temps après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Comité international des Jeux d’hiver de l’Arctique a décidé d’écarter la délégation du Yamal. Située dans le nord-ouest de la Russie, la péninsule du Yamal s’avance sur environ 700 km dans l’océan Arctique depuis la Sibérie occidentale et court sur une distance d’environ 120 000 kilomètres carrés.
« Je pense qu’il manque un élément aux Jeux. La délégation apportait une variété culturelle qui est une grande part de ce que représentent les Jeux d’hiver de l’Arctique. Nous espérons la revoir dans l’avenir », indique la cheffe de mission du Nunavut, Mariele Depeuter.
La première présence de la Russie aux Jeux d’hiver de l’Arctique remonte à 1992. Sa délégation venait de la ville de Magadan, en bordure de la mer d’Okhotsk.
La délégation du Yamal s’est, quant à elle, jointe officiellement aux Jeux en 2004, qui ont également eu lieu à Wood Buffalo. Ses disciplines phares sont surtout le biathlon, les sports arctiques et le tennis de table.
Le président du Comité international des Jeux, John Rodda, explique que, compte tenu de la situation sur la scène internationale, il aurait été « mal vu » d’inclure les athlètes de la délégation russe aux compétitions cette année.
« Nous avons pris la décision de suspendre le Yamal, au moins pour ces Jeux-ci, et d’attendre de voir comment la situation va évoluer sur la scène internationale », ajoute-t-il.
Il assure toutefois que, même si le Yamal manque à l’appel, les huit délégations sont fin prêtes pour les compétitions.
« Les jeunes [présents] auront du plaisir et ce sera une expérience mémorable. Oui, il manque une délégation, mais cela ne nous empêche pas d’aller de l’avant », dit John Rodda.
Une « situation triste » pour les athlètes russes
Dans une entrevue réalisée par une interprète, la journaliste russe sportive Natalia Maryanchik explique qu’il est difficile pour les athlètes de la région du Yamal de participer à des compétitions, même au sein de la Russie, en raison de leur isolement.
« Alors pour eux, peut-être que les Jeux d’hiver de l’Arctique sont leur seule chance de participer à des compétitions à l’international, de rencontrer de nouveaux amis, d’avoir cette nouvelle expérience. Je pense que c’est une chance unique, la chance d’une vie pour les athlètes du Yamal », souligne-t-elle.
Le bannissement prolongé ne décourage les athlètes dans la poursuite de leur carrière sportive.
La Russie devait d’ailleurs accueillir pour la première fois les Jeux d’hiver de l’Arctique en 2026, mais depuis l’exclusion de la Russie, le Comité international demande maintenant à Yellowknife de songer à tenir ces Jeux aux Territoires du Nord-Ouest.
Avec des informations de Matisse Harvey, Julie Plourde et Juanita Taylor
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