Ça y est : le flambeau est arrivé à Fort McMurray quelques heures avant le coup d’envoi officiel des Jeux d’hiver de l’Arctique. L’atmosphère est fébrile dans la région de Wood Buffalo, qui accueille les 26es Jeux après une absence de cinq ans.
Le thème est « Time to shine », ou « Mon moment de gloire ». Pour les quelque 1800 athlètes, représentants culturels et entraîneurs provenant des trois territoires canadiens, du Nunavik, de l’Alaska, du Groenland, de la Finlande, de la Norvège, de la Suède et de la région hôte, le nord de l’Alberta, cette semaine s’annonce riche en émotions.
Pour tous les participants […] c’est leur moment de gloire. Pour les bénévoles et la communauté, c’est le moment de montrer à tous pourquoi cette communauté est si formidable.Nicole Clow, directrice générale, Jeux d’hiver de l’Arctique 2023
Les Jeux d’hiver de l’Arctique, créés en 1970, ont toujours la même mission : donner la chance à un maximum de participants de prendre part aux Jeux et de leur offrir la possibilité de compétitionner avec d’autres athlètes provenant du monde circumpolaire.
En mettre plein la vue
Pour la directrice générale des Jeux d’hiver de l’Arctique 2023, ce rassemblement sportif et culturel est toujours pertinent. « Le but premier des Jeux est de rassembler des athlètes en régions isolées, qui ont moins de possibilités [de compétitions], à un événement sportif de grande qualité. Pour les communautés de l’Arctique, c’est l’événement le plus marquant », dit Nicole Clow.
L’organisation veut en mettre plein la vue, cette année. La région hôte, Wood Buffalo, a beaucoup investi en temps et en argent pour faire de ces Jeux un événement mémorable. Le coût estimé s’élève à plus de 13 millions de dollars. Près de 2000 bénévoles ont mis la main à la pâte, bien au-delà des attentes des organisateurs.
Des installations « d’excellente qualité »
Les compétitions et expositions culturelles se déroulent sur 13 sites, la majorité à Fort McMurray. D’autres communautés de la région ont été mises à contribution, pour « étendre [les compétitions] à toute la région », explique Nicole Clow.
À environ 50 km au sud de la ville hôte, la communauté d’Anzac accueille les compétitions de badminton. Le patinage de vitesse a lieu à Fort McKay, à environ 60 km au nord de Fort McMurray.
C’est au parc de l’île MacDonald, en plein cœur de Fort McMurray, que se tiendront les cérémonies d’ouverture et de clôture. Les jeux traditionnels dénés et les sports arctiques, disciplines phares des Jeux d’hiver de l’Arctique, se déroulent au centre communautaire Suncor, toujours au parc de l’île MacDonald.
La cheffe de mission du Nunavut, Mariele Depeuter, a eu la chance de visiter les installations il y a quelques mois. « Les installations sont incroyables […] Je pense que nos participants seront satisfaits de ces Jeux. »
De longs trajets en autobus
Questionné sur la qualité des installations, le chef de mission des Territoires du Nord-Ouest, Bill Othmer, est sans équivoque : « Elles sont excellentes. » Il met toutefois un bémol : « Les gens vont passer beaucoup de temps en autobus. »
C’est à Fort McKay qu’un camp de travailleurs a été transformé en village d’athlètes, ou chacun aura une chambre individuelle.
Nicole Clow admet que l’emplacement du village n’est pas idéal, mais les organisateurs ont conçu un horaire qui tient compte du temps de déplacement entre le village et les sites. « On se dit que l’inconvénient des longs trajets en autobus sera compensé par l’hébergement de qualité. »
Un autre avantage des chambres individuelles est la possibilité d’isoler un participant malade et d’éviter la propagation de virus. « Ce serait plus risqué si le village était plus communautaire, composé de salles de classe », explique Nicole Clow.
Une autre facette de Fort McMurray
Il est trop tôt pour évaluer les retombées économiques sur la région, selon Nicole Clow, mais le comité organisateur est persuadé que la tenue de cet événement d’envergure internationale va donner une autre perspective de Fort McMurray.
« On voit que les gens qui vivent ici aiment leur communauté. Je pense que les visiteurs vont voir une autre facette [de la ville]. Le côté communautaire n’est pas mis de l’avant autant qu’il le devrait, et ça mérite d’être connu », conclut la directrice générale des Jeux.