Dans le Grand Nord canadien, une communauté développe ses capacités pour réparer les logements
Depuis décembre 2020, un organisme à but non lucratif, la K’ásho Got’ıne Housing Society, est chargé des réparations des propriétés privées à Fort Good Hope, une communauté d’environ 500 personnes dans la région du Sahtu, aux Territoires du Nord-Ouest.
Justin Jackson est l’un des deux employés de la société Ne’Rahten Development Limited (NDL) qui a été formé par le Collège Aurora pour effectuer des réparations. « Au début, j’étais un peu hésitant, mais je commence à aimer ça […] C’est génial. C’est un outil génial. »
Cette initiative fait partie d’une stratégie plus large pour renforcer la capacité de Fort Good Hope à s’occuper de ses besoins en matière de logement. Selon le directeur des opérations de NDL, Arthur Tobac, cet effort a besoin des dirigeants locaux. « Nous avons pensé qu’il vaut mieux que la main-d’œuvre vienne de la communauté, comme ça il y a toujours une ressource. »
La formation des deux employés fait partie d’un projet pilote entre la NDL et la Société d’habitation des Territoires du Nord-Ouest pour accélérer les réparations et donner davantage à la communauté le choix des entrepreneurs sélectionnés.
Auparavant, quand une maison avait besoin de réparations, le gouvernement territorial lançait un appel d’offres.
La NDL fait désormais des réparations d’urgence, des rénovations et de l’entretien dans la communauté. Après que la communauté eut entrepris des efforts d’assainissement à la suite des inondations de 2021, l’équipe de maintenance est passée de deux à cinq personnes et à un travailleur occasionnel.
Une évaluation de 30 maisons
En hiver, Justin Jackson explique que le travail consiste beaucoup à dégeler les eaux dans les égouts et les canalisations d’évacuation.
La société a également évalué 30 maisons intégralement et a estimé que certaines d’entre elles ont besoin de réparations majeures, voire d’être remplacées. Justin Jackson explique que l’un des objectifs de l’équipe de maintenance est d’aider les personnes vivant dans de mauvaises conditions, comme des maisons sans électricité ni eau.
Il aimerait aussi à terme construire des maisons entièrement. Justin Jackson raconte que tout ce qu’il a appris jusqu’à présent est familier, mais que le programme de formation a une façon de mettre les choses en perspective.
Depuis que Justin Jackson et David Stewart, l’autre chef d’équipe, ont commencé le programme, le directeur de la construction par intérim de la NDL, Tom Ashley, dit avoir remarqué que leurs compétences en communication se sont améliorées.
Arthur Tobac ajoute que la NDL a reçu du financement d’Emploi et Développement social Canada pour mettre en œuvre deux autres programmes.
Six personnes ont pu participer à un programme du Collège Aurora appelé Building Trades Helper, qui enseigne des compétences en construction, rénovation et entretien de base. Cela prépare les participants à des emplois pour aider des charpentiers, des électriciens, des plombiers, des poseurs de cloisons sèches, des peintres et des entrepreneurs en mécanique.
Avec les informations de Liny Lamberink
- Le Nunavut veut sensibiliser les députés du Sud à la crise du logement dans le Grand Nord canadien
- Au Canada, l’itinérance au Nunavut est une réalité encore cachée
- Une crise du logement sans précédent dans le Nord canadien
- Au Canada, le territoire du Nunavut présente un budget excédentaire de 40 M$ axé sur le logement
- Des infrastructures manquantes dans la circonscription la plus au sud du Nunavut
- Nord canadien : une usine pour produire des logements modulaires à Arviat dès 2025