L’Aurore boréale a soufflé ses 40 bougies

Le journal « L’Aurore boréale » a évolué en 40 ans. Aujourd’hui, l’équipe le publie deux fois par mois et tire à 2000 exemplaires. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

Depuis 1983, L’Aurore boréale, le seul journal francophone du Yukon, informe la communauté tout en témoignant de son développement. Son 40e anniversaire souligne non seulement l’évolution du journal à travers le temps, mais également le dynamisme de la communauté franco-yukonnaise.

Au départ, le journal se résumait à un bulletin d’information pour l’Association des francophones du Yukon, qui deviendra l’Association franco-yukonnaise. Il était dactylographié et distribué par une équipe de bénévoles.

À l’époque, l’idée qu’un journal francophone puisse exister au Yukon attisait la curiosité des passants et des touristes qui entraient dans les bureaux pour rendre visite à l’équipe et raconter leur histoire.

« Quand les touristes arrivaient et qu’ils voyaient le panneau qui annonçait qu’on avait pignon sur rue, alors ils arrêtaient nous visiter et on a eu de belles rencontres comme ça », se remémore Cécile Girard, qui a été la toute première employée permanente du journal.

Les bureaux de « L’Aurore boréale » sont tapissés des archives du journal. Toutes les archives ont été numérisées et sont dorénavant accessibles sur le site web. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

Les bureaux de L’Aurore boréale sont tapissés des archives du journal. Toutes les archives ont été numérisées et sont dorénavant accessibles sur le site web.

Comme pour tout média, la publication a évolué avec les changements technologiques.

L’actuelle directrice et rédactrice en chef de L’Aurore boréale, Maryne Dumaine, raconte qu’au départ les employés devaient transporter les grandes planches sur lesquelles la maquette du journal était collée jusqu’aux locaux du Yukon News afin d’utiliser sa titreuse.

Aujourd’hui, une trentaine de personnes collaborent de près ou de loin à la publication bimensuelle du journal dont le tirage s’élève à 2000 exemplaires, distribués gratuitement dans tout le territoire.

« C’est un grand symbole de la vitalité de la communauté francophone du Yukon », assure d’emblée Linda Lauzon, la directrice générale de Réseau.Presse, anciennement connu sous le nom d’Association de la presse francophone.

Elle rappelle d’ailleurs que la présence permanente d’un journal ou d’une radio est l’un des indices retenus par Patrimoine Canada pour mesurer la vitalité d’une communauté de langue minoritaire.

Un témoin important de la communauté

Pour Maryne Dumaine, il est important que le journal reflète les histoires locales et souligne les réalisations des francophones qui vivent au Yukon autant que leurs défis, afin de permettre à la communauté de se connaître et de se reconnaître dans les pages du journal.

« Ce qui fait le cœur de notre communauté, le rôle dans notre communauté, c’est le rôle rassembleur, le sentiment d’appartenance, de voir qu’on fait partie d’une grande famille », dit-elle.

La directrice et rédactrice en chef du journal « L’Aurore boréale », Maryne Dumaine, le 25 mai 2023. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

« Le journal, c’est tant que les gens vont se parler et vont vouloir partager, qu’ils vont vouloir se dire leurs histoires et se connaître entre eux. Ça, c’est important. Et savoir où on en est rendu et où on s’en va, toutes ces grandes questions-là, pour moi, c’est ça, la raison d’être du journal », affirme de son côté Cécile Girard.

Avec ses 40 ans d’histoire, L’Aurore boréale permet aussi de garder une trace des événements qui ont marqué la francophonie.

Plusieurs événements ont été organisés pour souligner le 40e anniversaire du journal. Le dernier marquait le lancement d’un recueil de caricatures, encore bien présentes dans le journal.

Les défis de la presse francophone minoritaire

Même si Linda Lauzon se réjouit de l’anniversaire de L’Aurore boréale, elle souligne que les défis sont nombreux pour les journaux francophones du pays et que, malheureusement, rien n’est acquis.

« Il y a des journaux qui vont très bien, mais c’est toujours fragile. Ça va bien, mais il y a une fragilité quant à la continuité, quant à la poursuite de certaines activités », explique-t-elle.

Elle indique que la baisse des revenus provenant des publicités, notamment celles du gouvernement fédéral, a été un coup dur pour la presse francophone en milieu minoritaire.

« Remplir des demandes de subvention, pour nos journaux, ce n’est pas facile, ça ne fait pas partie de leur modèle d’affaires, ce n’est pas évident et ça met une charge de travail additionnelle sur le journal », ajoute-t-elle.

Maryne Dumaine assure toutefois que le journal va bien et est en bonne position en ce moment. Une nouvelle journaliste vient de s’ajouter à l’équipe et L’Aurore boréale caresse maintenant le rêve de créer une station de radio communautaire, une autre manière de joindre la communauté francophone du Yukon.

Sarah Xenos

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