Des finissants francophones du Grand Nord fiers du chemin parcouru

À l’École Allain St-Cyr de Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest, cinq finissants obtiennent leur diplôme d’études secondaires cette année. (Roger Mario/Epic Studios)

Quinze jeunes francophones du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest décrochent cette année leur diplôme d’études secondaires. Ces étudiants peuvent maintenant clore ce chapitre avec une grande fierté, car c’est l’achèvement d’un parcours scolaire en langue française en milieu minoritaire qui a façonné leur identité francophone.

Les écoles des Territoires du Nord-Ouest comptent neuf finissants. La cérémonie de la remise de diplômes de ceux de l’École Allain St-Cyr de Yellowknife a eu lieu le 10 juin, tandis que celle de l’École Boréale de Hay River aura lieu le 24 juin.

Pour Vincent Gagné, 18 ans, c’est un moment chargé d’émotions que de prendre la mesure du chemin parcouru aux côtés de camarades qu’il considère aujourd’hui comme des membres de sa famille.

De gauche à droite, trois des cinq finissants de l’École Allain St-Cyr de Yellowknife : Kyle Tuyishime, Vincent Gagné et Andrea Geraghty. (Radio-Canada/Julie Plourde)

« Contrairement aux plus grandes écoles, on [était] juste cinq dans notre classe, donc nos liens sont très forts, dit-il. Et c’est la même chose avec nos professeurs vu qu’on est tellement peu dans nos classes. Nos professeurs, ce sont des amis. C’est vraiment le lien qu’on a avec ces gens-là qui va rester avec nous. »

L’étudiant, qui aspire à devenir astronaute, se prépare à mettre le cap vers le Québec pour entreprendre des études en génie mécanique à Polytechnique Montréal.

La finissante Josée Touesnard, de l’École Boréale, est du même avis. « Les classes sont petites. C’est vraiment comme une famille. Les professeurs nous connaissent même en dehors de l’école », mentionne-t-elle.

L’étudiante se prépare à déménager à Kingston, en Ontario, pour débuter un baccalauréat en sciences à l’Université Queen’s. Elle se dit reconnaissante du lien de proximité unique qu’elle a tissé avec ses camarades et ses enseignants. Faire partie d’une petite classe d’étudiants lui a, selon elle, permis de développer des outils qui lui serviront à l’université.

« J’ai appris comment travailler de façon très indépendante et autonome, parce que parfois il y a des cours où j’étais toute seule dans ma classe. »

Au Centre scolaire secondaire communautaire Paul-Émile Mercier (CSSC Mercier), à Whitehorse, ils étaient six finissants à recevoir leur diplôme d’études secondaires, le 15 juin.

Kiona Ballier a particulièrement aimé la petite taille de sa cohorte. « Je trouve qu’avoir moins d’élèves, ça donne plus de temps avec les professeurs. Tu peux vraiment [les] connaître plus, donc ça peut aider les études », indique-t-elle.

Des finissants du CSSC Mercier, à Whitehorse, lors de la remise de diplômes, le 15 juin. (Photo : Commission scolaire francophone du Yukon)

Un diplôme qui ouvre des portes

Plusieurs finissants croient par ailleurs que leur parcours se démarque d’autres étudiants non francophones, puisqu’il leur a permis d’obtenir un diplôme bilingue d’études secondaires.

« Allain St-Cyr, c’est [l’une des] meilleures écoles des Territoires du Nord-Ouest parce que tu reçois ton diplôme francophone et anglophone, assure Vincent Gagné. C’est le meilleur diplôme que tu peux avoir comparativement aux autres écoles des T.N.-O. »

Faire preuve de persévérance

D’autres rappellent qu’il n’est pas toujours simple de vivre sa francophonie dans un environnement où le Français est minoritaire et que, par conséquent, la tentation de faire le saut vers le système anglophone n’est jamais bien loin.

« Pour quelqu’un comme moi qui vient d’une famille complètement anglophone, c’était vraiment difficile parce qu’il n’y avait personne pour m’aider avec le travail à la maison, confie la finissante Charlotte Buth, de l’École Boréale. Donc être la seule personne dans ma famille à parler français, ça me rend fière. »

De gauche à droite, les cinq finissants de 12e année à l’École Allain St-Cyr de Yellowknife : Lydia Haynes, Carter Kasteel, Vincent Gagné, Andrea Geraghty et Kyle Tuyishime. (Roger Mario/Epic Studios)

Kyle Tuyishime, de École Allain St-Cyr, confie avoir décidé de suivre ses amis à l’école anglophone Sir John Franklin en 11e année, avant de retourner à l’école francophone de Yellowknife. « Je n’avais pas le même sentiment, le même sens de communauté et le même sens d’appuis, soutient-il. Je ne me sentais pas à l’aise à l’école. »

« J’ai sous-estimé l’importance que l’école francophone a eue dans mon développement et juste en général dans ma culture, poursuit-il. C’est quelque chose qui ne peut pas être recréé.

« Je trouve que c’est vraiment un privilège de faire partie de cette communauté, d’être dans cette école. C’est un privilège qu’on a d’être capable de parler deux langues. »

Au Nunavut, l’École des Trois-Soleils d’Iqaluit ne comptait aucun finissant cette année étant donnée l’absence d’étudiants de 12e année.

Avec des informations de Julie Plourde et Sarah Xenos

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Matisse Harvey, Radio-Canada

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