Les peuples autochtones du Canada font entendre leurs perspectives à la COP28

Lorraine Netro du Conseil des gardiens du savoir de l’Assemblée des Premières Nations (APN) et membre de la Première Nation Vuntut Gwitchin au Yukon fait partie de la délégation de l’APN envoyée à Dubaï. (L’Aquilon)

La 28e conférence des Nations unies sur les changements climatiques se tient actuellement à Dubaï, dans les Émirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre. Le Conseil Saami s’est exprimé en marge des rencontres face à Emmanuel Macron, le président de la France.

Gunn-Britt Retter, du département de l’environnement et de l’Arctique au Conseil Saami basé à Karasjok, en Norvège, a rappelé l’importance d’écouter les peuples autochtones de l’Arctique dans le cadre de la lutte contre les effets du réchauffement climatique.

L’augmentation continue des températures a de graves répercussions sur les écosystèmes arctiques dont dépendent les Inuit, les Saami et les autres peuples autochtones de l’Arctique, a-t-elle expliqué. La situation est grave et les cultures autochtones sont soumises à un énorme stress. Il est fondamental de limiter la hausse générale des températures à 1,5 degré, selon elle.

Le consentement préalable, libre et éclairé des peuples autochtones de l’Arctique ainsi qu’un financement adéquat de la lutte contre les changements climatiques sont nécessaires. « Les peuples autochtones de l’Arctique veulent des actions justes à la COP28, et nous sommes ici parce que nous croyons que les dirigeants prendront des mesures justes. Et pour nous, peuples autochtones de l’Arctique, la coopération dans le Conseil de l’Arctique, où la France a un statut d’observateur, est également très importante », a soutenu Gunn-Britt Retter.

Cependant, même si le président Emmanuel Macron a répondu que les peuples autochtones pouvaient compter sur lui, Mme Retter attend de voir ce qu’il va prioriser pour « se battre alors que les négociations sur les changements climatiques s’enveniment. »

La perspective inuit et autochtone canadienne

Le Conseil circumpolaire inuit au Canada (ICC) a présenté officiellement une vidéo appelée Silavut Asijjiliqtuq – The Weather is Changing (La météo change) sur les impacts du réchauffement climatique dans l’Arctique canadien, mais aussi les actions prises par les organisations et communautés inuit pour y faire face. Cette vidéo est accessible en ligne en anglais et en inuktitut.

Dans un communiqué de presse du 30 novembre, l’Assemblée des Premières Nations (APN) a annoncé que sa délégation exigera une action climatique urgente et transformatrice menée par les Premières Nations. La délégation de cinq personnes est dirigée par la grande cheffe Judy Wilson. Lorraine Netro, du Conseil des gardiens du savoir de l’APN et membre de la Première Nation Vuntut Gwitchin au Yukon, est également présente et demeure l’unique représentante des territoires.

La stratégie nationale sur le climat de l’APN publiée en octobre 2023 a été présentée le 4 décembre dans le pavillon des peuples autochtones et le pavillon canadien. « Cet évènement est une occasion unique de faire connaître la Stratégie nationale de l’APN sur le climat, en présentant les perspectives et les solutions des Premières Nations en matière de changements climatiques. L’appel de l’APN pour une action climatique urgente et transformatrice s’aligne sur les derniers rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) concernant l’adaptation, l’atténuation et la science physique », a indiqué la grande cheffe Judy Wilson.

Tristes records

Les dernières données de l’agence européenne Copernicus montrent que le mois de novembre 2023 a été le mois de novembre le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale, avec une température moyenne de l’air en surface de 14,22 °C, soit 0,85 °C au-dessus de la moyenne pour la période de 1991 à 2020. Cette mesure est de 0,32 °C au-dessus de la température du précédent mois de novembre le plus chaud, en 2020.

Selon Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique de l’agence Copernicus, l’année 2023 a connu six mois et deux saisons records : « Les températures mondiales extraordinaires de novembre, y compris deux jours plus chauds de plus de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, signifient que 2023 est l’année la plus chaude de l’histoire », dit-elle.

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Nelly Guidici, L'Aquilon

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