La société d’énergie des T.N.-O. veut utiliser plus d’eau du réservoir de Snare

Une génératrice hydroélectrique du complexe Snare. (Doug Prendergast)

La société Northwest Territories Power Corporation (NTPC) a demandé à l’Office des terres et des eaux Wek’ èezhı̀i une révision de son permis d’utilisation des eaux pour puiser plus d’eau du réservoir du réseau hydroélectrique Snare, en raison du faible niveau des cours d’eau.

Le réseau Snare, composé de quatre centrales, produit de l’hydroélectricité pour les communautés de Yellowknife, de N’Dilo, de Dettah et de Behchokǫ̀. Les conditions de sécheresse qui perdurent dans la région font en sorte que le réseau n’est pas en mesure de répondre à la demande.

Cet automne, le réseau n’a pu répondre qu’à 55 % de la demande, comparativement à 98 % en temps normal. La différence provient de la centrale au diésel Jackfish, une option plus coûteuse et plus polluante.

De janvier à septembre, la NTPC a utilisé en moyenne 1,27 million de litres de diésel par mois pour fournir en électricité la région du Slave Nord, soit sept fois plus qu’en 2019, alors que les niveaux des cours d’eau étaient dans les moyennes.

Le réseau hydroélectrique Snare, situé à environ 140 km au nord-ouest de Yellowknife, peut, en temps normal, répondre à presque toute la demande de la région en électricité. Le faible niveau des cours d’eau dans le Slave Nord oblige la société Northwest Territories Power Corporation à demander une révision de son permis d’utilisation des eaux pour utiliser davantage d’eau du réservoir Bigspruce. (Radio-Canada)

En abaissant le niveau minimum auquel la NTPC peut prélever de l’eau dans le réservoir de Bigspruce, la société peut poursuivre la production hydroélectrique prévue et éviter une partie de la production avec le diésel, dit cette dernière.

Des centrales moins fiables

Dennis Bevington, un spécialiste de l’énergie renouvelable aux T.N.-O., affirme que les changements climatiques ont des conséquences sur la viabilité des centrales hydroélectriques dans la région du Slave Nord.

Dennis Bevington, de Fort Smith, aux Territoires du Nord-Ouest, est consultant en énergies renouvelables. (Radio-Canada/Jacob Barker)

«Cela veut certainement dire qu’elles ne sont plus aussi fiables qu’avant, dit-il. C’est la deuxième fois en 10 ans que nous devons utiliser du diésel dans la région du réseau hydroélectrique Snare.»

«Alors que le climat se réchauffe, les probabilités de phénomènes météorologiques comme la sécheresse ou des événements de précipitation vont augmenter, et c’est exactement ce qu’on observe», dit Dennis Bevington.

«Ce sont de bons indicateurs, à mon avis, des effets des changements climatiques sur le réseau [hydroélectrique Snare].»

À Yellowknife, cette année arrive au sixième rang des années les plus sèches et au deuxième des années les plus chaudes de son histoire, selon Environnement et Changement climatique Canada.

Une carte montrant les niveaux de sécheresse au Canada le 30 novembre 2023. (Agriculture et Agroalimentaire Canada)

«Cet automne, le temps a été très chaud et très sec, comparativement aux normales saisonnières», dit la météorologue Alysa Pederson.

Selon Mme Pederson, un dôme de chaleur est en place au-dessus de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest. Il bloque le passage de systèmes de précipitation et redirige la pluie vers le nord du territoire.

Environnement et Changement climatique Canada affirme de son côté que les Territoires du Nord-Ouest doivent s’attendre à un hiver plus chaud et plus sec que la normale.

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