La Loi sur l’office de la santé finalement adoptée au Yukon

La 35e session législative a été marquée par l’adoption de la Loi sur l’office de la santé. (Radio-Canada)

La session législative du Yukon, qui se conclut jeudi, aura fortement été marquée par les débats, puis finalement par l’adoption de la Loi sur l’office de la santé, entérinée officiellement le 29 avril.

«Shäw Kwä’ą représente l’une des lois de la santé la plus progressiste, sinon la plus progressiste du monde. Une loi qui a été élaborée avec les Premières Nations, une loi qui va assurer de meilleurs soins pour tous les Yukonnais», a soutenu la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Tracy-Anne McPhee, lors de la troisième lecture du projet de loi.

La ministre de la Santé et des Affaires sociales du Yukon, Tracy-Anne McPhee. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

Les débats, qui auront duré plusieurs semaines, ont été pour le moins houleux et ont soulevé plusieurs critiques autant de la part de l’opposition que des syndicats. Mais le gouvernement est finalement parvenu à un protocole d’entente avec les syndicats, afin d’assurer une stabilité et une représentativité syndicale dans le processus de transition vers un office de la santé.

L’adoption du projet de loi, initialement prévu le 26 avril, a toutefois été reportée par le Parti du Yukon, jeudi dernier.

«L’obstruction de la progression du processus vers une troisième lecture, pour ce que je qualifierais de raison non légitime, a transformé ce projet de loi en une question politique, d’une manière qui n’avait jamais été prévue», dit Tracy-Anne McPhee en Chambre.

«Le processus ne s’est pas fait en douceur. Les libéraux continuaient à remettre [le projet de loi] de l’avant, alors qu’il n’était pas prêt. Il y avait des pauses et des mises en attente. Tout ça a pris du temps», indique de son côté la cheffe du Nouveau Parti démocratique du Yukon, Kate White qui se désole, de son côté, que le budget territorial n’ait eu que très peu de temps de débat.

L’espoir d’un système moins compartimenté

Jusqu’à maintenant, le Yukon était l’un des deux seuls gouvernements au pays sans un organe de gouvernance comparable à un office de la santé. Dans ce cas-ci, cela veut dire que les services offerts sous l’égide du ministère de la Santé et des Affaires sociales et de la Régie des hôpitaux du Yukon seront dorénavant regroupés.

«Actuellement, le système de santé est très compartimenté. L’office de la santé a l’occasion de briser ces silos pour que les patients puissent obtenir des soins de manière plus fluide, ce qui veut dire, pour un fournisseur, avoir moins de barrières bureaucratiques», explique le Dr Alex Kmet, président de l’Association médicale du Yukon.

L’office de la santé du Yukon assurerait la gestion des hôpitaux du territoire, soit ceux de Whitehorse, de Dawson et de Watson Lake en plus des services sociaux. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

Il espère surtout que les changements seront positifs et permettent au système de grandir, non seulement parce que la population du territoire augmente, mais également parce qu’elle est de plus en plus vieillissante.

«Notre inquiétude serait que la transition ne parvienne pas à briser ces silos efficacement. Nous espérons que la transition parviendra à l’objectif, mais c’est quelque chose que nous allons seulement pouvoir juger pendant que nous le traverserons», dit-il.

La clinique médicale sans rendez-vous ouvre ses portes

Parallèlement, la clinique médicale sans rendez-vous, qui avait ouvert ses portes une première fois en décembre dans un local temporaire, peut maintenant accueillir des patients dans ses locaux permanents, au centre-ville de Whitehorse.

«On sait, à ce point-ci, que plus de 2000 personnes n’ont pas de [médecin de famille]. Alors, d’avoir une place comme ça, où les gens peuvent entrer et voir un docteur et avoir l’appui dont ils ont besoin pour la santé, c’est énorme», souligne Kate White, présente pour l’ouverture.

Le Yukon a inauguré sa première clinique médicale sans rendez-vous à Whitehorse. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

La clinique n’acceptera toutefois que les résidents n’ayant pas de médecin de famille actuellement ou n’étant pas déjà affiliés à une clinique. Les autres devront se tourner vers ceux-ci ou vers l’hôpital en cas d’urgence.

«Donc, si les gens ont seulement besoin de venir, nous serons heureux de les recevoir s’ils n’ont pas un fournisseur de soins primaires», conclut la directrice des services de santé intégrés, Jessica Murphy.

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