Les refuges de Yellowknife, aux T.N.-O., sont bondés et en proie à la violence

Un véhicule est stationné devant le bâtiment de l'Armée du Salut à Yellowknife.
Le bâtiment de l’Armée du Salut à Yellowknife. (Kory Siegers/ CBC)

Les refuges pour les sans-abri de Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest, sont pleins à craquer, ce qui provoque des situations de violence et fait ressortir le besoin criant de nouvelles places dans la capitale.

« Il n’y a plus de dignité », affirme, désespéré, le directeur de l’Armée du Salut de Yellowknife, Tony Brushett.

Depuis plusieurs mois, son organisme peine à répondre aux besoins de places de la population itinérante de la capitale.

Tous les soirs, le refuge pour hommes géré par son organisme accueille environ 50 personnes, alors qu’il est conçu pour en héberger 31. Par conséquent, celles-ci doivent dormir dans les corridors.

Un homme dans une salle regarde la caméra.
Tony Brushett est le directeur général de l’Armée du Salut à Yellowknife. (Julie Plourde/ Radio-Canada)

Qui plus est, le nombre d’usagers a augmenté depuis le retour de la population à la suite de l’évacuation de Yellowknife en raison des feux de forêt en août 2023.

On dirait que de nouvelles personnes sont arrivées ici en provenance du sud, dit Tony Brushett.

Au refuge pour femmes administré par la Société des femmes de Yellowknife, la situation est identique, selon sa directrice, Renee Sanderson.

Une femme se tient devant les bureaux de la Société des femmes de Yellowknife.
La directrice de la Société des femmes de Yellowknife, Renee Sanderson. (Photo d’archives/Jenna Dulewich/Radio-Canada)

Des femmes dorment dans la cuisine du refuge, qui peut accueillir 10 personnes, et certaines ont même dû dormir assises sur des chaises l’hiver dernier.

Violence et fatigue des employés

Avec des refuges bondés soir après soir, les épisodes de violence entre usagers sont de plus en plus fréquents, selon les deux gestionnaires.

Les employés se retrouvent à devoir délaisser certains services pour maintenir la paix. La surveillance des personnes risquant des surdoses est notamment plus difficile, selon Tony Brushett.

Les employés du refuge pour femmes ont confié ne pas se sentir en sécurité, ajoute pour sa part Renee Sanderson.

Un campement comme solution

Le mois dernier, Georgina Franki, une habitante de Yellowknife et défenseure des droits des sans-abri, a entrepris de construire une première plateforme pour une tente comme solution au manque de logements et à l’itinérance.

La plateforme a été construite dans la forêt à proximité de la ville, sur des terres de la Couronne, mais Georgina Franki et son groupe de bénévoles aimeraient que le gouvernement fournisse un espace pour construire un campement.

Une plateforme en bois
La plateforme en bois pourrait servir de base pour une tente en toile. (Sarah Krymalowski/ Radio-Canada)

Le groupe envisage d’installer une tente d’hiver chauffée sur cette plateforme et espère, de cette façon, attirer l’attention sur la crise du logement à Yellowknife.

Je crois que c’est une solution, même si c’est une solution à court terme. Et je crois que c’est mieux que ce qu’il y a maintenant, affirme Georgina Franki.

Une femme dans les bois.
Georgina Franki a entrepris de construire, avec des bénévoles, une plateforme pour installer une tente en toile chauffée, afin d’attirer l’attention sur la crise du logement à Yellowknife. (Sarah Krymalowski/ Radio-Canada)

Tony Brushett estime que cette solution peut convenir à certaines personnes, mais ne devrait pas être la seule option pour d’autres sans-abri.

À court terme, nous avons besoin d’un autre refuge qui puisse mieux répondre aux besoins des personnes qui ont des problèmes de santé mentale graves ou de dépendance, ajoute-t-il.

À plus long terme, il croit que Yellowknife a besoin d’un refuge permanent ouvert en tout temps pour offrir une variété de services pour la population itinérante.

Avec les informations de Sarah Krymalowski

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