Début de la session législative au Yukon : le refuge au coeur des discussions
Les députés du Yukon sont retournés à l’Assemblée législative mercredi pour une session d’automne qui risque d’être marquée par des débats sur l’augmentation du coût de la vie, la crise du logement et le manque de personnel de soin, notamment dans les plus petites communautés du territoire.
Ce qui a monopolisé une partie de la période de questions cependant, c’est la fermeture temporaire de la boulangerie Alpine, à Whitehorse, et les tensions avec le refuge d’urgence situé juste à côté.
L’opposition accuse le gouvernement de ne pas avoir agi assez rapidement dans ce dossier et le leader en Chambre pour le Nouveau Parti démocratique, Lane Tredger, demande plus d’action.
«J’ai entendu beaucoup parler de rencontres qu’ils allaient avoir, mais très peu d’action qu’ils allaient prendre et c’est ce dont nous avons besoin», dit Lane Tredger.
Durant la période de questions, le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, a rappelé à plusieurs reprises que l’enjeu était complexe. Il souhaite mettre sur pied une patrouille communautaire au centre-ville de Whitehorse, à l’instar de ce qui se fait à Winnipeg, afin de désamorcer des situations avant d’avoir recours à la police.
Selon le premier ministre, cette initiative pourrait avoir lieu d’ici à la fin du mois.
Le coût de la vie parmi les grandes priorités
«Le taux de croissance du coût de la vie au Yukon est pire que n’importe où ailleurs au pays, et il n’y a eu aucune action du gouvernement à ce sujet», affirme le chef de l’opposition du Parti du Yukon, Currie Dixon, dans une entrevue avant le début de la session législative.
Ranj Pillai est toutefois en désaccord avec cette affirmation, rappelant que son gouvernement a mis en place un régime d’assurance dentaire, un système de garderie à 10 $ par jour et un contrôle sur les loyers.
Entre-temps, ATCO Electric Yukon, le service privé d’électricité qui dessert plus de 19 000 foyers, demande à la Régie des entreprises de services publics le droit d’augmenter ses tarifs de 5,2 % en 2024.
«Lorsqu’il s’agit de construire une résistance sur le plan énergétique au territoire, pour le moment, tout est sur le dos des contribuables […] Cela doit être vu comme des investissements dans les infrastructures, comme les routes, les écoles ou les hôpitaux», soutient la cheffe du Nouveau Parti démocratique, Kate White.
La crise du logement fera également partie des priorités de cette session législative, sachant que le territoire compte un taux d’inoccupation qui avoisine les 2 %, soit un taux qui s’apparente à une métropole comme Montréal et qui contribue à l’augmentation du prix des loyers.
Ranj Pillai a toutefois bon espoir que, au moins à Whitehorse, l’offre de nouveaux logements provenant autant du secteur public que du secteur privé aidera à soulager un peu cette crise. «Au final, nous avons besoin d’autant de nouveaux logements que possible. Nous devons établir les conditions pour nous assurer qu’il y en a et que cela va dans le marché locatif», dit-il.
Selon Currie Dixon, le contrôle du prix des loyers instauré par le gouvernement libéral a plutôt fait fuir les propriétaires du marché locatif et découragé les investissements dans des appartements.
Une autre priorité du gouvernement pour la session d’automne sera les soins de santé prodigués partout au territoire. Dans certaines localités comme Ross River et Mayo, les cliniques médicales ont été fermées temporairement. Les services d’ambulance ont été réduits à Dawson. En plus, les soins spécialisés ont été centralisés dans la capitale.
Pour le gouvernement, la situation du système de santé est le résultat d’une pénurie mondiale de travailleurs de la santé. Il affirme qu’un programme de primes vise à recruter des infirmières et à améliorer la rétention du personnel.
Pour la cheffe néo-démocrate Kate White, une grande partie de ce problème est aussi liée au manque de logements au Yukon.
«Comme il n’y a pas de logements dans les régions rurales, parce qu’il n’y a pas non plus de terrain où bâtir, nous avons des problèmes, notamment, pour trouver de nouveaux enseignants ou des travailleurs de la santé», souligne-t-elle.
La session législative d’automne devrait se conclure autour du 8 novembre avant de reprendre au printemps.
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