Au Yukon, deux députés de plus pourraient faire leur entrée à l’Assemblée législative

La question d’une réforme de la carte électorale et de l’ajout de deux députés pourra faire l’objet de débats en Chambre à l’automne. (Photo d’archives/Radio-Canada/Sarah Xenos)

Après plusieurs consultations auprès de la population, la Commission de délimitation des circonscriptions électorales du Yukon a modifié la proposition qu’elle soumettra à l’Assemblée législative en octobre en prévision d’une réforme de la carte électorale.

Parmi ces propositions, la commission suggère d’ajouter deux nouvelles circonscriptions à Whitehorse, pour le quartier Whistle Bend, sans toutefois retirer de sièges aux régions, comme c’était l’idée au départ.

Si cette proposition est acceptée par le gouvernement, deux nouvelles personnes seraient alors élues aux prochaines élections territoriales. Cela ferait passer le nombre de députés de 19 à 21.

« Nous avons eu le privilège d’avoir eu la contribution de citoyens de partout au territoire. Nous avons eu des commentaires très réfléchis et pertinents et nous les avons sérieusement considérés », souligne la présidente de la commission, Suzanne Duncan.

La commission propose également de scinder la circonscription de Mount Lorne-Lacs du Sud. D’une part, la nouvelle circonscription de Lacs du Sud comprendrait les communautés de Carcross, Tagish et Teslin, et d’autre part, la circonscription de Mount Lorne inclurait dorénavant Marsh Lake et Golden Horn.

Certaines propositions initiales, comme l’annexion de Faro, Ross River et Watson Lake pour former une nouvelle circonscription de Yukon Est, feront toujours partie du rapport final qui sera soumis le 9 octobre prochain.

Actuellement, la carte électorale du Yukon est dessinée de telle sorte qu’on retrouve 11 circonscriptions pour la ville de Whitehorse et 8 pour les régions. (Élections Yukon)

Une Assemblée législative modulable

L’ancien greffier de l’Assemblée législative, Floyd McCormick, explique que la Chambre a l’avantage d’être modulable, ce qui permet de déplacer les sièges des députés de part et d’autre de la pièce au gré des résultats électoraux.

Il ne devrait donc pas, selon lui, y avoir de problèmes pour ajouter deux sièges supplémentaires si les députés acceptent les recommandations du rapport final et en font une loi.

« Nous avons déjà eu jusqu’à 12 sièges d’un côté de la Chambre, du côté du gouvernement, et l’autre côté est configuré de la même manière. Donc, dans sa configuration actuelle, 24 députés pourraient y siéger », souligne-t-il.

Ajouter des députés s’accompagne toutefois d’une charge financière supplémentaire, rappelle Floyd McCormick. En plus du salaire des députés et de leur allocation de dépenses, ceux-ci peuvent avoir besoin d’une équipe et d’un bureau.

« Si vous ajoutez deux nouveaux membres, c’est une augmentation de 10 % de la Chambre, ce qui représente probablement une augmentation de 10 % dans plusieurs dépenses », évoque-t-il.

Un écart de représentation plus ou moins grand

André Blais, professeur émérite au Département de sciences politiques à l’Université de Montréal et spécialiste dans l’étude des élections, explique qu’il n’est pas rare de redessiner les cartes électorales en fonction de l’augmentation de la population, notamment au fédéral.

« Dans la mesure où il y a une augmentation de la population, si on veut avoir une bonne représentativité, je pense que ça se justifie tout à fait d’augmenter le nombre de circonscriptions », dit-il.

Il ajoute que l’écart de 25 % du nombre moyen d’électeurs considéré comme acceptable, et sur lequel s’est basée la commission pour faire ses recommandations au Yukon, peut-être beaucoup plus mince ailleurs.

Au Yukon, où le nombre moyen d’électeurs dans une circonscription électorale est de 1666, cela veut dire qu’un nombre de 1250 à 2082 votants est acceptable.

« En règle générale, le 25 % est très élevé », indique André Blais, qui compare à « l’Australie par exemple où c’est 10 % et aux États-Unis où ce n’est presque rien, moins de 5 % ». Le professeur souligne qu’il y a toujours des exceptions, notamment lorsque le territoire est trop vaste.

Il y a des difficultés de bien représenter la population quand le territoire est beaucoup trop grand.

André Blais, professeur émérite au Département de sciences politiques à l’Université de Montréal

C’était d’ailleurs l’une des inquiétudes associées à l’idée initiale de la commission de fusionner la circonscription de Vuntut Gwitchin et celle de Klondike, joignant Old Crow et Dawson, pour créer une circonscription du nord du Yukon.

Floyd McCormick rappelle que, par le passé, le gouvernement a déjà rejeté une proposition de changements de la carte électorale qui permettrait l’ajout d’un député. Il dit être curieux concernant les débats qui surviendront à la suite du dépôt de ces recommandations cet automne.

« Ce sera certainement intéressant de voir la réaction des partis politiques au regard de ce qui a été recommandé », dit-il.

Avec des informations de Chris MacIntyre

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