Le Conseil tribal des Gwich’in ordonne de nouvelles élections pour le poste de grand chef

Frederick Blake Jr. et Ken Kyikavichik. Mardi, le Conseil tribal des Gwich’in a ordonné de nouvelles élections « le plus tôt possible » pour le poste de grand chef.
(Radio-Canada)

Mardi, le Conseil tribal des Gwich’in (CTG) a ordonné de nouvelles élections « le plus tôt possible » pour le poste de grand chef à la suite des conclusions de son enquête portant sur une plainte déposée par le candidat défait aux élections du 19 août dernier.

Dans son rapport final, le CTG conclut que trois des quatre allégations de Ken Kyikavichik sont fondées. Ken Kyikavichik, le grand chef sortant, avait déposé une plainte au lendemain des élections, alléguant que son adversaire, Frederick Blake, avait violé des règlements administratifs et des politiques, ce qui constituait des motifs raisonnables pour ordonner de nouvelles élections.

Malgré le fait que le CTG a déterminé qu’il y a eu des violations, il n’a pas imposé de sanctions, ce qui signifie que les deux candidats peuvent se présenter à nouveau.

Frederick Blake avait obtenu 604 voix contre 515 pour Ken Kyikavichik.

Le comité des élections avait cinq jours à la suite du dépôt de cette plainte pour mener son enquête. Le Conseil tribal des Gwich’in a révisé le rapport final lors d’une réunion d’urgence le 26 août.

Bien que le comité des élections ait conclu que l’ensemble des allégations de Ken Kyikavichik n’étaient pas fondées, le Conseil tribal des Gwich’in a plutôt déterminé que trois des quatre allégations du plaignant l’étaient.

Influencer les électeurs

Selon le plaignant, le dépôt d’une poursuite à la Cour suprême des Territoires du Nord-Ouest le 12 juillet par le Conseil Gwichya Gwich’in, trois jours avant le lancement de la période de nomination pour les élections au poste de grand chef, avait pour but de lui nuire.

Le Conseil Gwichya Gwich’in, de la communauté de Tsiigehtchic, est en conflit depuis plusieurs années avec le Conseil tribal des Gwich’in. En novembre 2022, le Conseil tribal des Gwich’in, alors sous la gouverne de Ken Kyikavichik, lui avait retiré son financement de base. Trois séances d’information sur la poursuite judiciaire ont été organisées en juillet à Yellowknife, à Edmonton et à Whitehorse.

« J’ai entendu dire que ces séances ont seulement montré un aspect de la situation […]. Des allégations ont été exagérées intentionnellement afin de nuire à ma réputation et à ma campagne », écrit Ken Kyikavichik dans sa plainte déposée le 20 août.

Le Conseil tribal des Gwich’in, dans son rapport d’enquête, conclut que le moment choisi pour le dépôt de l’action en justice « avait pour intention d’influencer les électeurs ».

Publications sur les médias sociaux et dépenses

Selon le plaignant, deux personnes Gwich’in, dont une de l’entourage de Frederick Blake, ont aussi publié des messages minant sa crédibilité sur les médias sociaux.

Le CTG a retenu cette allégation.

« Les publications […] contiennent des informations qui, de notre avis, n’étaient pas factuelles ou étaient connues pour être fausses et avaient pour but de nuire à la réputation du plaignant », écrit le Conseil tribal des Gwich’in.

Ken Kyikavichik a également affirmé que son opposant avait engagé des dépenses électorales dépassant la limite autorisée de 10 000 $.

En ne fournissant pas toutes les preuves justificatives de ses dépenses de campagne dans la limite de temps prévue, Frederick Blake a violé la politique sur les dépenses de campagne, selon le Conseil tribal des Gwich’in.

La quatrième allégation selon laquelle l’équipe de campagne de Frederick Blake a intimidé des électeurs n’a pas été retenue par le Conseil tribal des Gwich’in.

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Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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