La Davie obtient un contrat pour un imposant brise-glace polaire

Ottawa a annoncé lundi après-midi que le chantier naval de la Davie, à Lévis, obtiendra un contrat pour la conception technique d’un brise-glace polaire destiné à la Garde côtière canadienne.
Le coût pour la création de cet imposant brise-glace, qui figure parmi les plus puissants du monde, est estimé à 16,5 millions de dollars. Il s’ajoute à celui de 19 millions obtenu en mars pour la conception de six brise-glaces.
Le ministre fédéral des Approvisionnements et des Services, Jean-Yves Duclos, en a fait l’annonce lors de la conférence de Naval Québec qui réunit des acteurs de la chaîne d’approvisionnement navale.
On parle à court terme de plusieurs centaines d’emplois directs, et on parle de plusieurs milliers d’emplois indirects. Et c’est seulement le début parce qu’il y aura énormément de besoins et de possibilités au cours des prochaines années, dit-il.
Le député provincial de Lévis, Bernard Drainville, s’en réjouit.
Ça va créer beaucoup de prospérité, de la richesse, explique Bernard Drainville.
Selon lui, il s’agit d’une bonne nouvelle pour Lévis, pour Chaudière-Appalaches et pour toute la province.
On va avoir besoin de fournisseurs, de sous-traitants, ajoute-t-il.
Pierre Drapeau, PDG de Naval Québec, abonde dans le même sens : cette annonce est de bon augure pour la suite des choses.
On a des échos à l’extérieur du pays comme quoi ça bouge au Canada, dit Pierre Drapeau. Ça va dans le sens de la continuité de ce que tout le monde attend au Québec : la construction d’un premier brise-glace polaire. C’est une très bonne nouvelle, mais on espère que notre chaîne d’approvisionnement sera bien mise à contribution, dit-il.
Et la construction?
Si la Davie a obtenu le contrat du design technique du brise-glace polaire, elle n’a pas encore eu celui pour sa construction. C’est cette dernière phase qui va créer un nombre important d’emplois. Le ministre Duclos assure qu’il s’agit bel et bien de la prochaine étape et que la construction aura lieu à Lévis.

Par contre, pour pouvoir s’atteler à la tâche, le chantier Davie doit recevoir une grande cure de rajeunissement qui commencera dans les prochaines années.
Le chantier a été négligé pendant de nombreuses années et exclu par les conservateurs de leur stratégie navale en 2011. On a pris beaucoup de retard en raison de cette erreur historique, explique le ministre.
On prévoit deux ans de travaux pour refaire les infrastructures, affirme Jean-Yves Duclos, ministre fédéral des Approvisionnements et des Services. Ils vont débuter le printemps prochain.
Pour ce qui est de la livraison des nouveaux brise-glaces, c’est un élément qui reste à préciser.
Tous les brise-glaces ne seront pas construits en même temps. On a des travaux pour les 20 prochaines années ici au chantier Davie, précise M. Duclos.
On voit que le gouvernement du Canada a un appétit pour accélérer les choses comme on n’a jamais vu. On espère pouvoir le faire d’ici 2027 si tout va bien, mentionne quant à lui Marcel Poulin, directeur des Affaires externes au chantier Davie. Selon lui, plus de 5000 emplois seront maintenus au cours des 20 prochaines années grâce à ces contrats, avec des retombées de 17 milliards de dollars partout dans la province.

Une autre bonne nouvelle pour le chantier Davie, selon le ministre : l’entente conclue entre la Finlande, les États-Unis et le Canada en juillet. Elle vise à construire des brise-glaces pour protéger l’Arctique et à renforcer les capacités de construction navale des trois pays afin de décourager les ambitions russes et chinoises dans l’extrême-nord.
Avec cette entente, il va y avoir encore plus d’ouvrage, ajoute Jean-Yves Duclos. Les Américains et les Finlandais ont besoin de nous pour construire des dizaines de brise-glaces dont auront besoin les pays alliés au cours des prochaines années.
Selon le site du gouvernement du Canada, le brise-glace polaire de 150 mètres permettra à la Garde côtière d’assurer une présence à l’année dans le Nord canadien pour soutenir les peuples autochtones et les autres habitants, la souveraineté dans l’Arctique, la recherche dans l’Extrême-Arctique, notamment sur les changements climatiques, ainsi que la capacité de répondre aux urgences maritimes majeures.
C’est un navire incroyable pour ce qui est de la taille, qui va être capable d’accueillir une centaine de membres d’équipage. Il va avoir besoin de restaurants, de gyms, de beaucoup de technologies pour faire du développement dans l’Arctique. Ce brise-glace va être capable de passer à travers 2,5 mètres de glace, précise Marcel Poulin.
Le chantier Seaspan de Vancouver a obtenu une commande similaire.
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