Continuité ou renouveau, le dilemme électoral de Watson Lake

La façade de l'hôtel de ville de Watson Lake, le 10 octobre 2024.
Un peu plus de 600 résidents de Watson Lake sont inscrits sur la liste électorale et pourront se prononcer le 17 octobre. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Avec les élections municipales qui arrivent à grands pas, les citoyens de Watson Lake, la troisième ville en importance au Yukon, doivent déterminer s’ils souhaitent garder la même équipe à la tête de la ville ou faire place à de nouveaux visages.

C’est du pareil au même, soutient Cedric Jobe, de Watson Lake. Devant le bureau de poste, il dénonce ce qu’il considère comme une clique au sein du conseil municipal. Il n’y a personne à mon avis qui se présente et qui a les compétences pour le faire.

Barry, un résident de longue date, ressent aussi une forme de désillusion quant à la politique municipale dans sa communauté. Avons-nous même eu un débat? Comment savoir qui se présente, s’interroge-t-il.

L’homme hausse les épaules quand on lui demande s’il ira voter.

Rien ne change vraiment de toute façon!

À quelques mètres de là, à l’hôtel de ville, le maire sortant, Chris Irvin, défend le bilan de son conseil municipal et de ses quatre années au pouvoir. Selon lui, la Ville est en bonne position pour les prochaines années.

Nous recevons beaucoup d’argent de la taxe carbone que nous investissons dans les infrastructures. Nous avons deux nouveaux feux de circulation, des travaux sont en cours au centre récréatif et notre édifice municipal est magnifique, assure-t-il.

Il ne briguera pas un autre mandat à la mairie, mais il souhaite plutôt se représenter comme conseiller municipal afin d’avoir plus de temps à accorder à sa famille.

Je pense que les élections municipales sont vraiment difficiles, particulièrement quand on a grandi dans la communauté, parce que l’on connaît tout le monde […] et on ne plaira jamais à tous.

Conseillère municipale depuis 2018, Lauren Hanchar espère obtenir un troisième mandat, mais cette fois, à la tête de la Ville.

Je me présente à la mairie parce que Watson Lake mérite un leadership fort de la part de quelqu’un qui saura écouter le public et qui pourra défendre efficacement nos intérêts et je crois que je peux remplir toutes ces promesses, dit-elle.

Lauren Hanchar est également présidente de l’Association des municipalités du Yukon (AYC) depuis son élection au mois de mai, un poste qu’elle devra toutefois abandonner si elle n’est pas élue le 17 octobre prochain.

Le temps que j’ai passé avec l’AYC m’a aussi permis de passer du temps avec la Fédération canadienne des municipalités et d’échanger avec plusieurs maires et conseillers municipaux à travers le pays, raconte-t-elle.

J’ai l’impression d’avoir eu une expérience unique qui me donne beaucoup de connaissances que je n’aurais jamais eues autrement et je pense pouvoir appliquer ces connaissances ici à Watson Lake, ajoute-t-elle.

De nouveaux noms sur les bulletins de vote

Si la majorité des candidats sont des conseillers actuels qui souhaitent obtenir un autre mandat, trois nouveaux visages font aussi leur apparition et demandent un vent de changement.

Certains, comme le candidat à la mairie Robert Ellis, se présentent parce qu’ils sont insatisfaits des services offerts par la Municipalité.

En ce moment, nos taxes municipales sont les mêmes qu’à Whitehorse […], mais nous n’avons pas de transport en commun, d’aqueduc, ni d’égout pour beaucoup de propriétés. Il n’y a pas de collecte d’ordures. Si on veut réclamer des taxes comme celles-là, nous devons avoir des services, indique-t-il.

De son côté, William Whimp a beaucoup d’idées qu’il souhaite présenter s’il est élu comme conseiller municipal, notamment un service de navette pour les aînés qui vivent en résidence et une piscine intérieure chauffée.

Toutefois, ce qu’il souhaite surtout, c’est de s’assurer que le développement de la ville est fait en collaboration avec les entreprises de Watson Lake pour créer de l’emploi dans la région et proposer un avenir pour la jeunesse.

Nous voulons que les gens reviennent. C’est notre maison, c’est ici que nous sommes nés. Je ne veux pas partir, mais en même temps, où travailler? dit-il, ajoutant que, si les choses ne changent pas, il sera forcé de partir lorsque ses enfants seront grands afin de leur offrir plus de possibilités.

Un peu plus de 600 résidents de Watson Lake sont inscrits sur la liste électorale et pourront se prononcer pour déterminer la direction que prendra la communauté pour les quatre prochaines années.

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